Oraihoomana Teururai : « On travaille sur des dispositifs qui vont permettre de structurer le secteur du marché de l’immobilier »

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Fraichement nommé à la tête du ministère du Foncier, du Logement, et de l’Aménagement, Oraihoomana Teurai, ex-conseiller de Moetai Brotherson, était invité sur notre plateau.

Publié le 15/02/2025 à 9:37 - Mise à jour le 15/02/2025 à 11:37

Fraichement nommé à la tête du ministère du Foncier, du Logement, et de l’Aménagement, Oraihoomana Teurai, ex-conseiller de Moetai Brotherson, était invité sur notre plateau.

Tahiti Nui Télévision : Vous étiez conseiller du président. Vous étiez préparé. Le président évoquait une sorte de période d’essai.
Oraihoomana Teururai, ministre du Foncier, du Logement, et de l’Aménagement : « Oui, effectivement. On n’accède pas à cette fonction, à ce niveau de responsabilité sur un coup de tête. Peut-être beaucoup de personnes s’imaginent ou rêvent un jour d’être ministre. Ce n’était pas forcément mon cas. Bien au contraire. Je n’avais jamais dans mon parcours professionnel imaginé qu’un jour, j’aurais eu l’opportunité de me voir proposer un tel niveau de responsabilité. Et le président, et je l’en remercie, a d’abord voulu voir si techniquement les choses étaient au point. Et puis surtout si les responsabilités, la charge qui accompagne cette nouvelle fonction, j’y étais préparé. Est-ce que j’avais les épaules suffisamment larges ou armées pour pouvoir les assumer. Donc effectivement, il y a eu cette période d’essai. Si je suis là-devant vous ce soir, c’est certainement que le président a estimé que le travail réalisé était conclu. »

TNTV : Vous aviez un programme précis en tête ?
Oraihoomana Teururai :
« Alors en tant que technicien, puisque avant de rejoindre le cabinet du président, j’avais occupé des postes de technicien, on acquiert un certain nombre d’idées. Ça nous permet de nous poser et puis de réfléchir à certains projets. Donc évidemment qu’on ne rejoint pas le cabinet du président et encore moins, on n’accepte pas ce poste sans avoir au moins une idée d’où est-ce qu’on souhaite mener la Polynésie française, en tout cas dans les secteurs qui me sont aujourd’hui dévolus. Donc oui effectivement, on a pu discuter avec le président pendant ces huit derniers mois de l’orientation que lui souhaitait voir en termes de logement, en termes d’aménagement, en termes de foncier. Ça nous a permis d’échanger, de nous nourrir mutuellement.
Pour ma part, en tout cas, d’identifier quelles étaient les attentes du président dans ces domaines et puis de pouvoir décliner le plan, la stratégie que nous avons élaborée ensemble. »

TNTV : C’est le président qui avait, Moetai Brotherson, qui avait ce portefeuille. Pensez-vous avoir les mains libres ?
Oraihoomana Teururai :
« Alors, on n’a pas les mains libres au sens où on est un électron libre au sein d’un gouvernement. Je souhaite d’abord préciser ici que lorsqu’on fait partie du gouvernement, on fait partie d’une équipe. Une équipe qui est dirigée par le président du Pays, qui fixe un cadre aux travaux qui peuvent être réalisés par les membres du gouvernement, et on s’inscrit dans ce cadre d’abord. Ensuite, c’est un gouvernement. Ce gouvernement appartient à une majorité politique. Cette majorité politique a porté un programme politique pour lequel il a été élu. Et le cadre qui nous est fixé par ce programme politique et par le président constitue les limites dans lesquelles nous évoluons et dans lesquelles j’évolue. »

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TNTV : Allez-vous engager des changements importants ?
Oraihoomana Teururai :
« Évidemment, dans le secteur de l’immobilier, prétendre dire qu’on va tout révolutionner du jour au lendemain, ça serait un petit peu édulcorer la réalité. L’immobilier, c’est du temps long et les mandats politiques, eux, sont beaucoup plus courts. En revanche, ce que je peux vous dire, c’est que ce que l’on souhaite, c’est marquer l’avant après le gouvernement et d’adopter des dispositifs, de proposer des dispositifs qui vont permettre d’améliorer très concrètement, et on l’espère très rapidement, le quotidien des Polynésiens.
En tout cas, il est certain que l’Office Polynésien de l’Habitat représente de nombreux enjeux. Il y a de ce point de vue-là effectivement des grands chantiers qui doivent être menés au sein de l’organisme. »

TNTV : Justement, deux points forts dans votre feuille de route, M. le ministre : un prêt à taux zéro et l’aide au paiement des loyers d’abord, mais aussi la construction de logements intermédiaires et sociaux. Qu’est-ce qui est prioritaire ?
Oraihoomana Teururai : « J’ai envie de vous dire que tout est prioritaire. En revanche, il va falloir phaser les actions que l’on entreprend. Je vous le disais, l’immobilier, c’est du temps long. Lorsqu’on construit un bâtiment, même si on le commence aujourd’hui, si j’ai envie de faire une résidence de 60 logements, le résultat, on ne le verra que dans 3 ans, 4 ans. On a le temps de la construction, on a le temps de la livraison. Donc c’est une donnée temporelle qu’il faut avoir en compte.
Mais lorsqu’on a dit ça, ça ne veut pas dire que pour autant on ne peut rien faire immédiatement, avec des effets immédiats. Lorsque vous mentionnez le PTZ (le prêt à taux zéro) et l’APL (l’aide au paiement du loyer), il s’agit précisément de dispositifs qui produiront des effets aujourd’hui, dès leur adoption par l’Assemblée, dès qu’ils entreront en vigueur. Ce sont des dispositifs qui vont produire des effets immédiats.

Mais ça ne veut pas dire que l’on se contente de ces effets immédiats. On travaille sur des dispositifs qui vont permettre de structurer de manière beaucoup plus importante le secteur du marché de l’immobilier. »

TNTV : Avec plus de 7000 demandes insatisfaites, le logement asocial fait partie des axes à développer. Quels objectifs chiffrés avez-vous ?
Oraihoomana Teururai :
« Dans les objectifs chiffrés, en réalité, ils sont issus du diagnostic qui avait été opéré lorsque l’on avait élaboré la politique publique de l’habitat. Je tiens à les rappeler. Aujourd’hui, il faudrait construire en Polynésie française 1400 logements par an, dont 800 simplement dans le secteur social et 300 dans le secteur intermédiaire.
Donc ça vous donne un petit peu les objectifs, en tout cas le besoin et les objectifs que l’on se fixe. Évidemment, cet objectif, même si on essaye de s’y rapprocher au maximum, il est illusoire de penser qu’on va pouvoir les atteindre à 100%. La raison est simple, nous dépendons de beaucoup d’importations en termes de matériaux.

Les objectifs du gouvernement, le Président l’avait annoncé déjà lors de la session budgétaire 2025. L’objectif, par exemple, en matière de fare, c’est de construire 600 fare par an. Donc en un an, il faut que l’on puisse lancer la construction de 600 fare, ce qui représente environ 8 milliards. Donc l’OPH représente à lui seul une enveloppe d’environ 11 milliards par an. »

TNTV : Il y a des dossiers, mais aussi des hommes dans ce ministère. Comment allez-vous vous entourer ?
Oraihoomana Teururai :
« Il y a le noyau dur des collaborateurs qui sont d’ores et déjà autour de moi. Dans le domaine du foncier, dans le domaine du logement. Je suis accompagné d’un certain nombre de collaborateurs. L’équipe reste encore à étoffer. Certains postes demeurent encore à pourvoir. Ce sera dans les jours à venir. »

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