Oscar Temaru raconte la réinscription de la Polynésie sur la liste des pays non autonomes de l’ONU

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Cela fait 8 ans, ce 17 mai, que la Polynésie est réinscrite sur la liste des pays à décoloniser de l’Organisation des Nations unies. Cette réinscription aura nécessité plus de 40 ans de lobbying auprès des 193 États membres des Nations unies. Un long processus dont se souvient le président du Tavini Huiraatira et maire de Faa’a, Oscar Temaru.

Publié le 17/05/2021 à 16:59 - Mise à jour le 17/05/2021 à 17:08

Cela fait 8 ans, ce 17 mai, que la Polynésie est réinscrite sur la liste des pays à décoloniser de l’Organisation des Nations unies. Cette réinscription aura nécessité plus de 40 ans de lobbying auprès des 193 États membres des Nations unies. Un long processus dont se souvient le président du Tavini Huiraatira et maire de Faa’a, Oscar Temaru.

La Polynésie française a été retirée de la liste des territoires non autonomes de l’ONU en 1947, en même temps que la Nouvelle-Calédonie. C’est en 1978 que les deux leaders indépendantistes, Jean-Marie Djibaou pour le FLNKS et Oscar Temaru pour le Tavini Huiraatira, entament les démarches afin que leurs territoires respectifs fassent à nouveau partie des pays à vouloir accéder à leur pleine souveraineté. Une mission semée d’embûches.

« On a réussi la réinscription de la Nouvelle-Calédonie en 1986, indique Oscar Temaru. Nous sommes partis à New York pour demander la réinscription de nos deux pays, c’était ça notre stratégie. Mais au dernier moment, Jean-Marie me dit : ‘Oscar, j’ai peur que la France utilise son droit de veto. On va pousser la Nouvelle-Calédonie d’abord et l’année prochaine on reviendra pour la Polynésie’. Bon… On sait ce qui est arrivé à Jean-Marie… »

C’est donc le 17 mai 2013 que la Polynésie est à nouveau inscrite sur la liste de l’ONU. Une résolution toutefois adoptée de justesse. « J’étais parti à New York avec une résolution qui a été adoptée ici à l’assemblée, où il y avait une courte majorité, mais il y avait une majorité quand même. Et là, les pays membres du comité des 24, et surtout les pays de la région, avaient des positions assez divergentes, difficiles, se rappelle Oscar Temaru. Mais il fallait qu’un pays prenne le dossier en main et c’est le Premier ministre des îles Salomon qui a décidé de prendre le dossier en main, de porter ce dossier-là au niveau du Secrétariat, du 4e comité, et ensuite de l’Assemblée générale. »

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Depuis la réinscription, une délégation du Tavini Huiraatira se rend chaque année à l’Assemblée générale des Nations unies. Sauf l’année dernière, en raison de la Covid.

« À chaque fois qu’on parlait de la Polynésie, la France se lève et sort. Ce n’est qu’en 2016 ou 2017 qu’on a vu arriver Édouard Fritch, rappelle le leader indépendantiste. Jusqu’à l’année dernière, la France est intervenue. À cause de la pandémie, il n’y a pas eu de réunion du Comité des 24, du 4e comité. La France est intervenue pour demander le retrait de notre pays. Et le 10 décembre l’année dernière, il y a eu la réponse de l’ONU, qui rappelle à la France notre droit de souveraineté sur notre pays ma’ohi. »

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