Au cœur des débats aujourd’hui, la citoyenneté Maohi est pour le député Tematai Legayic la reconnaissance de l’existence d’un peuple Maohi et des droits de ce peuple dans son Pays et dans la constitution française. Elle repose sur 4 points fondamentaux : l’identité et la dignité du peuple maohi par la reconnaissance juridique.
« Maohi aujourd’hui c’est quand même dans la généalogie. C’est-à-dire qu’en Nouvelle-Zélande, les Maori ont une généalogie même s’ils sont métissés, explique Bruno Saura, sociologue. Ils peuvent avoir du sang ou des origines anglaises, écossaises, mais il y a des gens qui sont Maori d’origine, en partie, et d’autres qui ne le sont pas du tout. »
Pareil pour les langues qui deviennent des langues à part entière, mais aussi la protection du patrimoine du foncier et de l’emploi. « On voit que les pays se construisent et surtout les États-Nations récents c’est-à-dire qui ont 200 ou 300 ans dans l’histoire de l’humanité, se construisent autour de questions linguistiques, déclare Jacques Vernaudon, linguiste. Par exemple, la République française s’est construite sur une idéologie très monolingue avec l’idée que tout le monde devait parler la langue française et surtout, ce qui était intéressant à l’époque de la révolution, c’était qu’il fallait parler français et que français. Il fallait faire disparaitre les autres langues. Ça a bougé depuis heureusement mais si vous avez une nation qui se construit, il faudra faire des choix. Est-ce qu’on se construit autour d’une seule langue ou de plusieurs langues ? Il y a des pays qui ont une identité nationale construite sur plusieurs langues. Je pense à la Suisse par exemple ».
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Le pouvoir politique prend alors tout son sens pour définir un corps électoral maohi, qui pourra décider de l’avenir institutionnel de ce pays. Marcel Tuihani, président de Te Ora Api o Porinetia, a assisté au colloque : « Est-ce que je suis venu en tant qu’autonomiste ? Bien évidemment que non. Je suis venu en tant que citoyen de mon pays. J’aime mon pays et c’est un sujet qui concerne tous les citoyens de notre pays, certainement pas pour des idéologies politiques. »
Le député a également lancé une pétition en ligne. Objectif : atteindre 100 000 signatures afin d’obliger l’Assemblée nationale à examiner sa proposition de loi en séance.