L’art du timing. Ce mardi matin, soit le lendemain de la conférence de presse tenue par Oscar Temaru dans les nouveaux locaux de son parti pour évoquer, entre autres, la pertinence pour le Tavini de s’allier à l’Azerbaïdjan, Tematai Le Gayic a pris la tangente dans une tribune condamnant le pays du Caucase.
S’il était déjà sceptique sur le caractère démocratique du régime Azerbaïdjanais, Le Gayic en a remis une couche, dénonçant un « piège géopolitique et opportuniste » tendu aux Outre-mer, reprenant le discours tenu par Paris depuis près d’un an. Manuel Valls et ses prédécesseurs au ministère des Outre-Mer ont continuellement pointé les « opérations d’ingérence et de déstabilisation » menées par Bakou, notamment en Nouvelle-Calédonie.
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« L’Azerbaïdjan déploie une offensive diplomatique dans les territoires d’Outre-mer français (…) sous couvert de coopération et de soutien aux mouvements souverainistes, ce régime autoritaire tente de s’immiscer dans les luttes progressistes et décoloniales ultramarines. Or, l’Azerbaïdjan ne défend en rien les valeurs progressistes et déciloniales. Il les exploite » , écrit Le Gayic.
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Loin des positions défendues par certains cadres du parti comme Vito Maamaatuaiahutapu ou Cliff Loussan, Le Gayic appelle au sursaut des « partisans progressistes » , disant de l’ancienne République soviétique qu’elle est une « dictature ultranationaliste où les opposants politiques sont emprisonnés, les médias censurés et les manifestations interdites. Ce régime méprise les droits des peuples autochtones et persécute les minorités ethniques et religieuses » .
« Soyons lucides. On ne peut réclamer l’émancipation en s’alignant aux côtés d’une dictature » , conclut-il.