Pourquoi changer les ministres ?

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Publié le 12/01/2017 à 11:43 - Mise à jour le 12/01/2017 à 11:43

« Un jeu de chaises musicales » : l’expression est d’Edouard Fritch lui-même, à l’annonce de son nouveau gouvernement. Elle est bien choisie : quelques entrants, quelques sortants, et surtout une valse des portefeuilles ministériels, même parmi ceux qui restent. 

Pas de surprise chez les sortants : Patrick Howell va se concentrer sur sa campagne en vue des législatives ; et Albert Solia, qui demandait à partir depuis plusieurs mois pour des raisons personnelles, voit son voeu réalisé.

Comme TNTV l’avait annoncé dès la nuit dernière, les ministres entrants sont Nicole Bouteau, Jacques Raynal et Luc Faatau. Tous trois ont déjà une expérience politique, même si le Dr Raynal est une personnalité de la société civile. 

 

Nicole Bouteau est ministre du Tourisme, des Transports internationaux, en charge des relations avec les institutions. Elle avait déjà été ministre du tourisme dans le gouvernement de Gaston Flosse au début des années 2000, avant de claquer la porte et de fonder son propre parti. Son arrivée porte à trois le nombre de femmes au gouvernement, avec Nicole Sanquer-Fareata et Tea Frogier. Avec la volonté affichée de relancer le premier secteur économique local.

Jacques Raynal a déjà été ministre de la Santé, mais de manière éphémère, en pleine instabilité politique (2004-2005). Il remplace Patrick Howell, et aura la lourde charge de réformer la PSG, l’un des grands chantiers du gouvernement qui va « aboutir en 2017 » a promis Edouard Fritch. Dans ce dossier sensible, le Président compte sur les talents de négociateur de ce médecin jugé consensuel. Jacques Raynal est donc ministre des Solidarités et de la Santé, en charge de la réforme de la Protection Sociale Généralisée, de la Prévention et de la Famille. 

Luc Faatau, lui, hérite des principaux portefeuilles d’Albert Solia : il devient ministre de l’Equipement et des transports intérieurs. 

 

Au-delà de ces arrivées, Edouard Fritch a insisté sur la priorité du gouvernement : l’emploi. Il a souhaité mettre ce portefeuille « tout en haut de l’exécutif » : le Président est donc désormais en charge de l’Emploi, des Collectivités et des Télécommunications. 

Nuihau Laurey reste ministre des Finances, de l’Energie et des Mines. Mais il n’est plus Vice-Président : il laisse le poste à Teva Rohfritsch, qui est également ministre de l’Economie, en charge des grands projets d’investissement et des réformes économiques. C’est donc lui qui suivra le Mahana Beach, pour lequel une annonce est promise la semaine prochaine. 

Deux ministres restent au gouvernement, mais sans doute pour peu de temps. Nicole Sanquer-Fareata va achever la préparation de la rentrée scolaire 2017-2018, notamment en rencontrant Najat Vallaud-Belkacem à la fin du mois ; elle devrait ensuite démissionner pour se consacrer à la campagne des législatives. 

Quant à Nuihau Laurey, il devra abandonner ses portefeuilles ministériels au plus tard en septembre, pour se conformer à la loi contre le cumul des mandats. 

Jean-Christophe Bouissou, qui a laissé le tourisme à Nicole Bouteau, devient ministre du logement, de l’aménagement et de l’urbanisme, en charge du numérique ; il reste porte-parole du gouvernement. 

Tearii Alpha perd donc le logement, mais il obtient le misitère du développement des ressources primaires, des affaires foncières et de la valorisation du domaine. A travers les ressources primaires, il sera donc à la fois chargé de l’agriculture et de la mer.

Enfin, Heremoana Maamaatuaiahutapu, toujours ministre de la culture et de l’environnement, récupère le portefeuille de l’artisanat.

Ce remaniement a peu d’influence sur la composition de l’Assemblée : seul le Dr Jules Ienfa, ancien ministre de la Santé, devrait y retrouver un siège, en remplacement de Nicole Bouteau. La majorité n’est donc ni affaiblie, ni renforcée. Du moins, pas tout de suite : Edouard Fritch nous a suggéré qu’il attendait des renforts dans les mois qui viennent.
 

Mike Leyral

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