Rahiti Buchin : « nos députés se sont engagés sur un programme, ils le défendent »

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Suppléant de Tematai Le Gayic, candidat aux élections législatives dans la première circonscription pour le Tavini Huiraatira, Rahiti Buchin était l’invité du journal de TNTV, ce mercredi. Également professeur de tahitien, président de la Fédération de pêche sous-marine et de la Fédération Tāhei 'autī ia Moorea, il espère que les députés sortants pourront poursuivre les travaux entamés à l'Assemblée nationale. "Ils ne se positionnent pas dans la majorité, et malgré cela, ils sont capables de faire entendre nos voix" , estime-t-il.

Publié le 27/06/2024 à 12:16 - Mise à jour le 27/06/2024 à 12:16

Suppléant de Tematai Le Gayic, candidat aux élections législatives dans la première circonscription pour le Tavini Huiraatira, Rahiti Buchin était l’invité du journal de TNTV, ce mercredi. Également professeur de tahitien, président de la Fédération de pêche sous-marine et de la Fédération Tāhei 'autī ia Moorea, il espère que les députés sortants pourront poursuivre les travaux entamés à l'Assemblée nationale. "Ils ne se positionnent pas dans la majorité, et malgré cela, ils sont capables de faire entendre nos voix" , estime-t-il.

TNTV : Vous êtes un fidèle du Tavini depuis le Taui en 2004. Parlez-nous de votre parcours au sein du parti indépendantiste.
Rahiti Buchin, suppléant de Tematai Le Gayic, candidat aux élections législatives dans la première circonscription pour le Tavini Huiraatira
: « Ce sont les idées phares qui guident mon engagement en politique, dans ma vie professionnelle ou associative. C’est vraiment l’environnement, nos langues, notre culture, l’identité du Polynésien sur sa terre » .

TNTV : Sur la scène politique, on vous a vu en 2008, lors des élections municipales.
R.B : « C’est bien ça (…) quel que soit le vecteur, que ce soit le vecteur politique, les idées étaient les mêmes, les combats étaient les mêmes. Je compte continuer sur cela jusqu’à ce que ce soit possible » .

TNTV : Sur la thématique environnementale, les députés polynésiens sont-ils assez actifs, selon vous ?
R.B : « Il convient peut-être d’abord de préciser pourquoi je me suis engagé auprès de M. Tematai Le Gayic. C’est d’abord le travail. 19 fois plus de résolutions, 3 fois plus d’amendements, 3 fois plus de questions, en seulement 2 ans. Tout ce travail qui a été effectué (…) sur des dossiers sensibles comme l’environnement, notamment le nucléaire, la préservation de notre identité en tant que Polynésiens avec le dossier de la citoyenneté… Ce sont beaucoup de dossiers où je me retrouve, qui concernent vraiment tous les Polynésiens, qu’on soit marxistes, puamotu, originaires de Moorea » .

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TNTV : Le dossier de la citoyenneté maohi, vous, personnellement, qu’en pensez-vous ?
R.B :
« Tout ce qui va tendre à toute résolution, toute proposition qui vont amener vraiment nos politiques à se positionner sur l’émancipation, la mise en place, la promotion de notre identité, de notre langue, la protection aussi de notre terre et de la protection de l’emploi local, je suis tout à fait pour (…) c’est une des raisons pour lesquelles je soutiens pleinement nos trois députés. Il faut rappeler que Tematai Le Gayic s’est positionné très fortement, avant même son élection, et quand il était député, sur tous les dossiers sensibles à Moorea (…) cette présence qu’il a eue parmi nous, cet investissement sur le plan administratif et technique, c’était très appréciable. Il me tardait de pouvoir le soutenir un peu plus, et là, la chance m’est donnée. Je compte vraiment la jouer » .

TNTV : C’est donc plus l’homme politique qui vous a convaincu, plutôt que le député sortant ?
R.B :
« C’est l’homme politique, ce sont les idées qu’il véhicule, c’est le travail qu’il a effectué. C’est cette capacité à faire entendre sa voix, malgré son jeune âge, au sein de l’Assemblée, tout en siégeant dans la minorité, et c’est ça la vision que nos trois députés offrent, c’est-à-dire qu’ils ne se positionnent pas dans la majorité, et malgré cela, ils sont capables de faire entendre nos voix, de gagner des commissions, comme celle sur le nucléaire, de préserver tout ce qui fait de nous des Polynésiens, de vraiment porter notre voix, et ne pas aller quémander des subventions ou autres au sein de l’Assemblée, parce que ce ne sont pas du tout les fonctions premières d’un député. Je rappelle d’ailleurs que les trois députés ont reçu le soutien du nouveau franc populaire à l’Assemblée » .

TNTV : Pour vous, cette dissolution de l’Assemblée nationale ne va-t-elle pas coûter leur siège aux trois députés sortants ?
R.B : « La voix des Polynésiens qui se sont exprimés en 2022 pour mettre au pouvoir nos trois députés n’a pas été respectée, comme la voix des Français qui se sont exprimés pour voter pour les 574 autres députés. Pour nous, c’est vraiment un manque de respect. Et le travail est là, les chiffres sont là. Nos députés se sont engagés sur un programme, ils le défendent. En deux ans, on voit tout ce qu’ils ont pu faire et que ça coûte leur siège. En tout cas, le combat continue. Les mêmes objectifs seront véhiculés, que ce soit à l’Assemblée, sur place etc » .

TNTV : Quels devraient être les dossiers prioritaires portés par les prochains députés ? Selon vous, qu’il s’agisse d’un député Tavigni ou autre ?
R.B :
« Je vais m’exprimer pour les députés Tavini. Il faut rappeler que ceux pour qui ont été élus n’ont pas pu le finir. Ils l’ont bien commencé, donc il convient, quand ils seront au pouvoir, de continuer sur ces dossiers. J’espère, si nous ne gagnons pas, que les autres députés s’engageront dans les mêmes dynamiques (…) L’idée, c’est vraiment de défendre notre position au sein de l’hémicycle, de faire amener le débat non pas simplement à notre niveau local, mais vraiment au plan national » .

TNTV : Si Tematai Le Gayic devait renoncer à son mandat, s’il était élu, seriez-vous prêt à lui succéder, à assumer ce rôle, à porter la voix des Polynésiens dans l’hémicycle et surtout à aller souvent dans l’Hexagone?
R.B : « Quand je vais à la pêche, je sais quel est mon objectif. Je sais qu’il faut se préparer avant, après. Je sais exactement quels sont les enjeux, les dangers. Il en est de même pour tout. Il en est de même pour cet engagement que j’ai pris auprès de Tematai Le Gayic. Si un jour il devait accéder à d’autres fonctions ou démissionner de son poste de député, c’est avec plaisir que je porterai notre Pays, notre langue, l’île de Moorea, les Marquises, les Tuamotu au sein de l’hémicycle » .

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