La marche que vous organisez samedi intervient également suite aux dernières déclarations d’Emmanuel Macron sur l’exploration des terres rares en Polynésie. Cela fait plusieurs années que vous appelez à la vigilance concernant ces ressources sous-marines qui font l’objet de convoitises.
« Effectivement ça fait plus de 40 ans que j’en parle. (…) On oublie dès le départ que notre droit de souveraineté c’est quelque chose qui ne se négocie pas. Et je pense qu’il y a heureuse coïncidence peut-être ou un oracle, que l’esprit de nos tupuna nous rappelle le droit de souveraineté au travers du Maro’ura. (…) Cette souveraineté a été adoptée à New York le 20 décembre dernier. Une dernière résolution a été adoptée suite à la demande de la France de nous retirer de la liste des pays à décoloniser. L’assemblée générale des Nations unies rappelle à la France notre Maro’ura, notre droit de souveraineté sur notre Pays, notre droit de propriété sur toutes les ressources de ce pays. »
La reprise de l’exploration des ressources marines en Polynésie par le président de la République vous interpelle ?
« Oui ça devrait interpeller notre population. C’est pour cela que je suis là ce soir, pour inviter notre population, la jeunesse de ce pays à se lever. On doit laisser de côté nos appartenances politiques, religieuses etc. et penser d’abord à notre pays, ce pays fabuleux de 5 millions de km2 avec toutes les ressources que nous connaissons aujourd’hui (…) »
Selon vous l’exploration de ces ressources est de compétence du Pays ?
« Il ne s’agit plus d’exploration. Ce qu’il y a au bout c’est l’exploitation. »
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Vous attendez beaucoup de la délégation que le président Edouard Fritch a demandé à l’ONU de faire venir en Polynésie ?
« Nous sommes également demandeurs de cette visiting mission… »
Ce n’était pas la même démarche. Vous vous vouliez qu’une délégation vienne pour constater que le processus de décolonisation n’a pas encore été engagé en Polynésie depuis la réinscription. Edouard Fritch demande une délégation de l’ONU pour venir constater de la présence française en Polynésie…
« Ça se rejoint parce qu’il s’agira de voir notre degré d’autonomie dans ce pays. On le voit, on l’a vu dernièrement avec la gestion de cette pandémie. Qui gère vraiment la santé dans notre pays ? Je ne veux pas revenir là dessus, je ne veux pas non plus critiquer pour critiquer mais pour revenir à cette idée de monsieur Macron d’explorer et d’exploiter ces ressources, c’est surtout ça (…) Il est temps que la population se lève et j’espère qu’on sera plus de 50 000 personnes dans la rue. Ce sera une manifestation pacifique. Bien sûr il faut rappeler ce qui s’est passé en 1987. (…) Il y a plus d’une cinquantaine de personnes qui ont été mises en prison pendant plusieurs mois. (…) »
Concernant la marche de samedi est-ce qu’il n’y a pas de risque de confusion entre votre manifestation et celles organisées depuis plusieurs semaines par les opposants à l’obligation vaccinale ?
« Pas du tout. Je l’ai dit, j’ai été vacciné, je suis pour la vaccination. »
Qu’en pensez-vous justement de l’obligation vaccinale ? Vous êtes pour ou contre ?
« À l’assemblée il y en a qui ont voté contre. Ça c’est la liberté de chacun. Nous devons d’abord mettre notre pays en haut de tout, et notre population. Notre première ressource c’est le tourisme. Il faut penser à ceux qui veulent venir visiter notre pays, savoir dans quel état d’esprit ils sont. Ils veulent aller dans des pays où il y a la sécurité sanitaire. Alors, est-ce qu’en ce moment nous pouvons dire ‘vous pouvez venir chez nous, tout le monde est vacciné, il n’y a aucun risque‘ ? Non je ne crois pas. Et ça c’est capital pour les éventuels visiteurs qui voudraient venir. »
C’est une infraction pour vous à la liberté des gens cette obligation ?
« N’oublions pas qu’il y a d’autres pays qui nous entourent avec de belles plages, de beaux lagons et on sait que dans ces pays là il n’y a pas eu autant de morts (…) Je ne veux pas contraindre. Il faut trouver les arguments pour convaincre. Il faut regarder ce qui se passe dans le monde. Quand il y a eu le vaccin, je crois que les premières vaccinations dans le monde ont démarré en janvier et chez nous ça a démarré quelques mois après. On m’a invité à venir faire une déclaration pour dire aux gens de se faire vacciner. Je trouvais qu’il n’y avait pas assez de recul, qu’il fallait attendre. c’est pour ça que j’ai été vacciné au début du mois de juin donc plusieurs mois après. Regardons ce qui se passe dans le monde. (…)«