« Le changement a eu lieu. La France était là », s’est félicité Moetai Brotherson bien que son ambassadeur a estimé que la Polynésie n’avait aucune place sur la liste des territoires non autonomes. « Rome ne s’est pas faite en un jour. Il ne faut pas espérer un revirement à 180 degrés de la position française du jour au lendemain, mais, pour moi, le dialogue est établi », a déclaré le président du Pays. Et celui-ci d’ajouter : « C’est peut-être la douche froide pour certains, mais, moi, je m’attendais peu ou prou à ce type d’intervention (…) C’est un début ».
Le président de l’Assemblée, Antony Géros a, lui aussi, fait part de sa « satisfaction puisque la délégation a été composée d’une manière inouïe. On peut décemment se dire que nous sommes prêts pour le dialogue sur la décolonisation » a-t-il précisé, bien que le fait que l’ambassadeur de France a quitté la réunion avant la prise de parole des pétitionnaires annonce un « dialogue qui ne va pas s’ouvrir de manière aussi calme qu’on le souhaitait ».
Si le président du Tavini Huiraatira, Oscar Temaru, a salué « une première » avec la présence de l’ambassadeur, ses déclarations « marquent encore une fois l’arrogance, la volonté de ne pas reconnaitre l’histoire de notre pays, la vraie, pas celle qu’ils ont inventée. C’est une honte de se comporter de cette façon colonialiste. Au troisième millénaire, cela n’est pas possible. Cela ne devrait pas exister », a-t-il martelé.
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Oscar Temaru a appelé l’ensemble des Polynésiens à se retrouver sur la question de l’indépendance : « Nous avons gagné une élection territoriale, mais c’est une majorité relative. Je supplie notre population de comprendre le combat que nous menons. Il nous faut une majorité absolue (…) A ce moment-là, plus rien ne pourra nous arrêter ».