Rupture effective entre Gaston Flosse et Teura Iriti

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Ce mercredi matin, Gaston Flosse, leader du Amuitahira’a o te nuna’a, organisait une conférence de presse afin de donner sa version des faits quant à la dissolution Tahoera’a Huira’atira à l’assemblée en fin de semaine dernière. Un groupe qui siégeait dans l’hémicycle depuis près de 45 ans.

Publié le 23/03/2022 à 17:15 - Mise à jour le 23/03/2022 à 17:24

Ce mercredi matin, Gaston Flosse, leader du Amuitahira’a o te nuna’a, organisait une conférence de presse afin de donner sa version des faits quant à la dissolution Tahoera’a Huira’atira à l’assemblée en fin de semaine dernière. Un groupe qui siégeait dans l’hémicycle depuis près de 45 ans.

Dissout depuis la démission vendredi dernier de Vaiata Perry-Friedman et de James Heaux, le Tahoera’a Huira’atira a officiellement disparu de l’assemblée, une première depuis la création du groupe orange, en 1977. “Le groupe Tahoera’a Huira’atira n’est plus au sein de l’assemblée. J’ai toujours essayé de le maintenir pendant plusieurs mois, années. Aujourd’hui, c’est fait. Je pense qu’il faut aller de l’avant, il faut voir l’avenir. […] Je pense qu’il y a une autre priorité que ce que nous devenons, c’est surtout : que va devenir ce pays ?” déclarait hier encore Teura Iriti.

De son côté, le Amuitahira’a o te nuna’a ma’ohi (anciennement Tahoera’a Huiraatira), a réuni son bureau exécutif hier, en fin d’après-midi. Gaston Flosse, son président, s’est ensuite exprimé aujourd’hui lors d’une conférence de presse. Comme un règlement de comptes avec ses représentants : « Ce qui est écrit dans la presse ne correspond pas du tout à la réalité. Madame Iriti est une personne qui veut commander seule. Je l’ai nommée présidente de la fédération de Arue, mais elle refuse de créer des sections, et elle ne veut pas faire une fédération. Est-ce que c’est normal ? Je lui demande que l’on organise deux jours d’étude des rapports et dossiers avant les séances de l’Assemblée : madame refuse ! Ce n’est pas sérieux ! ».

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Le leader du Amuitahira’a o te nuna’a ma’ohi ne digère pas la situation. Une situation qui a des répercussions directes sur la représentativité du nouveau parti auquel une partie des représentants orange a refusé d’adhérer. Trois d’entre eux sont restés fidèles à Gaston Flosse, mais cinq n’ont pas voulu se lancer dans l’aventure Amuitahira’a. Lorsqu’il a été question de changer le nom du groupe la semaine dernière, les représentants ne sont pas tombés d’accord. Pour Gaston Flosse, ce n’est qu’un prétexte à la démission de Vaiata Perry-Friedman et de James Heaux. Entre Teura Iriti et lui, le divorce est bel et bien consommé : « C’est la première fois depuis la création du Tahoera’a que nous tombons sur une présidente de groupe qui ne veut pas se plier aux statuts du Tahoera’a Huira’atira. Le Congrès a eu lieu le 29 janvier : personne n’est venu. Les représentants sont aux abonnés absents… Le Congrès décide à l’unanimité de changer le nom : madame refuse de se plier à cette décision. Elle dit ‘non, nous continuerons à nous appeler Tahoera’a Huira’atira !’ Mais il y a un règlement ! Des statuts ! Il faut laisser faire le désordre, la pagaille ? Je suis contre ! ».

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« Elle a pris la grosse tête. C’est elle qui aurait du démissionner… elle a fait faire le sale boulot à James Heaux » 

Gaston Flosse, à propos de Teura Iriti

Gaston Flosse a indiqué envisager de dépêcher des huissiers chez Teura Iriti, sous-entendant qu’elle n’aurait pas respecté certaines procédures : « Tous les ans, elle doit venir devant le conseil politique, nous exposer le rapport financier du groupe. Elle encaisse près de 3 millions chaque mois, de fonds publics : où va cet argent ? On ne sait pas ce qu’elle en fait ! L’association sur laquelle s’appuie le groupe n’a jamais fourni de statut ni de bilan financier « .

Ce à quoi, a répondu plus tard Teura Iriti : « Je dirais d’abord que nous sommes tous responsables, autant d’élus que nous sommes. Ensuite, sur les accusations portées sur le financement du groupe : là aussi il y a des bilans annuels qui sont déposés au sein de l’Assemblée. Les élus peuvent se les procurer, moi-même je peux leur donner puisqu’ils me l’ont demandé il y a deux semaines. Mais les élus concernés ont déjà ces documents entre leurs mains, et il est tout à fait normal que l’on rende compte à l’assemblée. Cet argent vient de l’Assemblée de la Polynésie. Tous les ans, nous remettons un bilan financier. Par rapport à la gestion aussi des collaborateurs, ce n’est pas nous qui gérons cet argent, mais c’est l’administration de l’Assemblée qui gère pour nous. Je pense que tout est transparent, et j’en suis même sûre ».

Le président du Amuitahira’a o te nuna’a maohi accuse également Teura Iriti d’avoir manipulé les représentants démissionnaires : « On me dit qu’il y a des relations certaines. D’ailleurs, l’avenir nous le dira… Peut-être qu’elle se prépare… Pourquoi avoir cassé le groupe ? Parce qu’elle avait demandé que l’on préserve le nom du groupe, et j’avais fini par accepter. Alors pour quelle raison a-t-elle fait démissionner deux représentants, et cassé le groupe ? Pour qu’ils soient des représentants libres de leurs choix, parce que demain, je suis sûr que Teura Iriti passera au Tapura Huira’atira ! ». « C’est Edouard Fritch qui mène la danse, lance encore Gaston Flosse. Tout ça, ce sont des histoires de magouille ».

Gaston Flosse, ce mercredi 23 mars (Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

La représentante non-inscrite à l’assemblée de la Polynésie dit de son côté comprendre la déception de Gaston Flosse et son besoin de trouver un bouc émissaire : « D’abord, je comprends sa déception, puisqu’il n’y a plus le groupe Tahoera’a Huira’atira à l’Assemblée. J’ai tout fait pour le maintenir pendant ce mandat. Moi aussi j’ai été affectée de cette disparition. Vous savez très bien qu’au niveau de l’assemblée, il faut 7 élus. Et il faut qu’ils soient en phase. Parmi nous, il y a eu des incompréhensions. Donc aujourd’hui, oui, je peux comprendre son attitude. Il lui faut un bouc émissaire et ce bouc émissaire aujourd’hui c’est moi ».

« Je ne remercierai jamais assez monsieur Gaston Flosse »

Teura Iriti

Et d’ajouter : « Je ne remercierai jamais assez monsieur Gaston Flosse pour cette formation qu’il nous a donnés. Et s’il nous regarde : je lui dis vraiment merci. Ca nous a permis de mieux grandir et d’avoir de l’expérience. On ne peut pas l’oublier du jour au lendemain. Merci encore pour nous tous, qui avons traversé l’école du Tahoera’a Huira’atira. Je pense qu’il devrait être fier de ses élèves. Maintenant, président, je voulais juste t’accompagner jusqu’au bout. Il reste quelques mois avant les territoriales, et je souhaite bonne chance à tout le monde. Ce sont plusieurs années parcourues ensemble, je ne peux pas lui en vouloir ».

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