Sécurité, pêche, crise climatique : les enjeux du 52ème Forum des Îles du Pacifique

Publié le

Ouverture officielle ce lundi soir, à Rarotonga. Les Îles Cook accueilleront 18 Présidents ou Premiers Ministres océaniens, pour déterminer leur politique régionale. Et peser un peu plus face aux grandes puissances qui lorgnent sur le Pacifique.

Publié le 05/11/2023 à 15:28 - Mise à jour le 06/11/2023 à 10:54

Ouverture officielle ce lundi soir, à Rarotonga. Les Îles Cook accueilleront 18 Présidents ou Premiers Ministres océaniens, pour déterminer leur politique régionale. Et peser un peu plus face aux grandes puissances qui lorgnent sur le Pacifique.

La Polynésie française n’avait plus été représentée par un président indépendantiste depuis Oscar Temaru, en 2012… déjà aux Îles Cook. Moetai Brotherson était déjà là, mais à l’époque en tant que simple conseiller d’Oscar Temaru. Un an plus tard, la Polynésie était réinscrite sur la liste de l’ONU des Territoires non-autonomes à décoloniser. Elle est aussi devenue membre à part entière du Forum, ce qui permet aux présidents polynésiens successifs de participer à la « retraite des Leaders », un moment qui leur est réservé, loin de la presse et de leurs conseillers.

Cette retraite des Leaders aura lieu jeudi, sur l’île d’Aitutaki. Moetai Brotherson devrait saisir cette occasion pour demander le soutien des autres pays d’Océanie à l’autodétermination polynésienne. Les Etats du Forum y sont en théorie plutôt favorables, puisqu’ils sont tous indépendants… à l’exception notable des deux collectivités françaises, la Polynésie et la Calédonie. Wallis et Futuna, elle, n’est pas encore membre à part entière.

De manière individuelle, les îles du Pacifique ont souvent soutenu la volonté d’autodétermination de la Polynésie française. C’était encore le cas des Salomon il y a quelques semaines à l’ONU. Mais un soutien de l’ensemble du Forum, par exemple dans sa résolution finale, le texte commun qui clôt la semaine, aurait plus de poids. Une affaire de diplomatie, entre soutien naturel au voisin polynésien et volonté de ne pas heurter un Etat comme la France.

– PUBLICITE –

La souveraineté polynésienne ne sera bien sûr pas le seul sujet de conversation des Leaders. Comme chaque année, les pays océaniens vont travailler sur leurs ressources, comme la pêche… et sur leurs sujets d’inquiétude, comme le réchauffement climatique, avec l’ambition d’un fond financés par les grands pays pollueurs à destination des îles, premières victimes de la crise climatique.

Mais il sera aussi question de développement et de coopération. « Cette coopération entre les Pays du Forum peut se manifester au plan touristique, au plan économique, au plan de l’Education, au plan de la Santé et je ferai une intervention particulière sur la cybersécurité qui est un sujet qui doit nous concerner tous » a annoncé Moetai Brotherson à TNTV.

Sur l’environnement, les Leaders auront plus de mal à trouver un accord : l’exploitation des ressources minières sous-marines est considérée comme un gage de prospérité pour les Cook ou les Tonga, mais comme un grand danger pour l’océan par la Polynésie française.

En amont de la cérémonie d’ouverture du Forum, lundi soir, plusieurs échanges de moindre ampleur réuniront les Leaders. Les sous-ensembles culturels auront chacun leurs meeting, comme le Polynesian Leaders Group, présidé cette année par Moetai Brotherson. Devant les huit pays polynésiens, il compte insister sur le renforcement des échanges aériens inter-îles, par exemple avec des rotations directes entre les Cook et les Australes. Il espère plus globalement la résurrection de la « route du corail », qui reliait les îles du temps des hydravions. Il abordera aussi le câble sous-marin Manatua : même s’il relie les îles polynésiennes depuis trois ans, il fonctionne en mode dégradé dans certaines îles… comme Rarotonga.

Dernières news

Activer le son Couper le son