TNTV : La section 3 englobe les communes de Punaauia et Faa’a. Punaauia fait d’ailleurs de l’objet de toute les attentions en matière de développement touristique avec les constructions des structures hôteliers du Village Tahitien. Qu’attendez-vous concrètent de ce projet ?
Simplicio Lissant : « Les attentes de la commune sont énormes, bien sûr, compte tenu des opportunités que cela pourrait avoir pour la commune mais aussi, plus largement, pour toute la Polynésie. Ce projet est attendu depuis très longtemps, depuis 10 ans. Le début du projet était vraiment énorme, de notre point de vue, mais, aujourd’hui, il arrive dans une mouture plus à taille humaine, comme on le souhaitait mais avec des orientations vers les inviteurs locaux qui nous paraissent plus rassurantes, en tous cas dans le développement du projet. La commune attend beaucoup de ce projet, notamment en termes d’offres emploi. C’est surtout ça qui m’intéresse. Aujourd’hui, nous avons des jeunes qui sont en demande d’emploi. Bien que la situation de l’emploi se soit améliorée au niveau du Pays, on a quand même des jeunes qui sont en attente de pouvoir travailler pour subvenir à leurs besoins. Ça me semble important. Il y a aussi toutes les opportunités que cela pourrait avoir au niveau, par exemple, de la promotion de la culture, de nos associations culturelles qui pourront s’y produire et avoir des deniers pour remplir un peu les paniers des ménages. C’est important, pour la commune également. Il y aura certainement des retombées en matière de services à fournir pour les hôtels qui vont s’implanter, notamment des déchets et de l’eau. La commune s’y prépare, notamment pour l’eau, avec la deuxième phase du Schéma directeur d’adduction en eau potable que nous développons sur le secteur de Outumaoro afin d’améliorer le rendement, déjà, de nos réseaux existants, de manière à fournir de l’eau à toutes les structures hôtelières qui vont se construire, sans mettre en difficulté l’approvisionnement de nos administrés. Nous sommes en train d’anticiper les choses. On est en train de faire les investissements nécessaires pour mettre à niveau toutes nos structures afin d’accueillir le projet. »
TNTV : Un autre projet immobilier fait reparler de lui ces derniers jours. Celui du groupe City qui serait implanté au PK15. Cela fait réagir vos administrés. Que leur dites-vous ce soir ?
Simplicio Lissant : « Tout le monde a réagi en temps et en heure au moment de la présentation du projet. Nous avons pris acte de la position de la population. J’ai donné mon avis défavorable, qui est toujours défavorable jusqu’à présent ».
TNTV : On en vient maintenant aux grandes lignes du programme de votre parti, le Tapura Huiraatira. Il parle d’investir dans la réussite des jeunes. En tant que directeur de CJA à la retraite, quelles pistes de réflexion proposez-vous avec votre parti ?
Simplicio Lissant : « C’est important de s’attaquer à ce sujet. Les jeunes ont besoin d’emploi. Le souci qu’on a, c’est de mettre en synergie la formation de nos jeunes et les offres d’emploi. Il est nécessaire de travailler sur les deux plans. En termes de formation, en fonction du niveau du jeune, il va falloir développer des outils pour les accompagner dans les formations. Pour les plus démunis qui n’ont aucun diplôme, le parti a prévu, au-delà des dispositifs tels que le CAE, de proposer le renforcement des contrats d’apprentissage qui nous semblent plus adaptés pour augmenter l’employabilité de nos jeunes, pour qu’ils acquièrent des compétences auprès d’une structure de formations mais aussi des entreprises. Cette alternance est importante dans la formation des jeunes, de manière à adapter le comportement, mais aussi les compétences, en fonction des besoins des entreprises qui seront à même de les employer puisqu’ils auront été formés à leur façon. C’est un dispositif qu’on a déjà initié mais qu’il faut développer à l’avenir. »
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TNTV : Concernant l’accès au logement. Face au problème du foncier, que propose votre parti ?
Simplicio Lissant : « Il faut d’abord régler dans certains cas les problèmes d’indivision qui grèvent nos possibilités. C’est un vrai sujet. Le gouvernement a déjà développé depuis quelques temps des dispositifs pour aider à la sortie d’indivision. Ça me parait important. Sans sortie d’indivision, il ne peut y avoir de projet individuel. Ces dispositifs, il faut les renforcer. Il faut accompagner toutes les grandes familles vers la sortie d’indivision au travers de ces dispositifs. Parfois, les sorties d’indivision peuvent être problématiques. On observe parfois des membres de famille qui vendent leur terre, attirés par les offres mirobolantes des acquéreurs. Cela peut poser un problème à certaines grandes familles. Le parti propose de développer la fiducie. Cela permet de monter un genre de société entre tous les copropriétaires de manière à valoriser leurs terres sans sortir du partage, et de travailler avec des investisseurs sur des projets en mettant en place un bail sur la durée. »