Un an du gouvernement : une année « intense » pour Vannina Crolas

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À la veille du remaniement ministériel et à l'occasion des un an du gouvernement, la ministre de la Fonction publique était l'invitée de nos journaux.

Publié le 03/06/2024 à 8:00 - Mise à jour le 04/06/2024 à 10:14

À la veille du remaniement ministériel et à l'occasion des un an du gouvernement, la ministre de la Fonction publique était l'invitée de nos journaux.

Tahiti Nui Télévision : En un an, quels sont les chantiers majeurs sur lesquels vous avez pu avancer ?
Vannina Crolas, ministre de la Fonction publique, de l’administration, de l’emploi et du Travail : « C’était une année intense, vraiment intense et lourde. Parce qu’être en charge de l’administration du Pays, c’est quelque chose. On a tous les services, la lourdeur administrative. Je tiens d’abord à remercier le président pour sa confiance, et ensuite toutes mes équipes, parce qu’il faut une équipe derrière soi pour pouvoir mener les choses jusqu’au bout. Et bien sûr, tous les services dont j’ai la tutelle. La première des choses que j’ai eue à faire, c’est de présenter le programme du Tavini, sur lequel nous avons été élus, à tous les services, à mes équipes, et de proposer des actions sur la durée de la mandature qui iraient dans le sens de ce programme. Et donc, les premières réalisations qu’on a eues cette année étaient d’abord des textes qui ont été votés à l’unanimité par les élus de l’Assemblée (…) La dépolitisation des recrutements en catégorie D, dans la fonction publique, et aussi la révision des avantages des fonctionnaires d’État, les conditions de détachement en fait, des fonctionnaires d’État dans notre administration. Et là, c’était vraiment à l’unanimité.
Ensuite, on est en train de mettre en place des mesures pour maîtriser la masse salariale, puisque c’est une dépense importante de notre administration. Et si on veut développer l’activité, il faut l’optimiser pour que notre administration soit vraiment efficace et au service des politiques publiques qu’on veut mettre en place. Après, une des grandes satisfactions, c’est le projet Fare ora, qui a reçu l’avis favorable de la majorité de nos Tavana.
Il s’agit en fait de déployer les services publics au plus près des populations, pas l’intermédiaire des Tavana, des communes. L’idée est de faire en sorte que les communes et le Pays ne travaillent plus l’un à côté de l’autre, mais ensemble pour servir la population. Et au niveau de l’emploi, comme vous le savez, la situation économique de notre Pays est plutôt favorable en ce moment.
Le niveau d’emploi a augmenté, a atteint les records l’année dernière, même s’il y a un léger fléchissement en fin d’année qui s’est maintenu en début d’année, le niveau de l’emploi est au mieux. La masse salariale également augmente. »

TNTV : La masse salariale de la fonction publique qui augmente chaque année de 100% c’est votre constat. Vous avez décidé de geler 140 postes qui n’étaient pas occupés et de ne pas remplacer les départs à la retraite. En même temps, vous annoncez qu’une série de concours seront lancés prochainement. Comment comptez-vous faire pour contenir l’enveloppe budgétaire ?
Vannina Crolas : « Il s’agit en fait d’orienter les efforts, les services clés du pays, les services vraiment qui ont besoin de moyens. La priorité pour nous, ce sont les services sociaux et la santé. En fait, c’est le principe des vases communicants où on va aller chercher les moyens qui existent ailleurs pour les déployer là où c’est nécessaire. Parce que notre population est de plus en plus malade et ça, c’est un constat.
Il y a un travail de fond à mener au niveau de la prévention. Mais en tout cas aujourd’hui, on a besoin de moyens pour soigner nos populations malades et également on a de plus en plus de pauvres, de plus en plus de SDF. Et donc on ne peut pas ne pas prendre en charge, pas prendre en main ces problématiques.
Et donc, ce sera vers ce secteur que les moyens seront déployés en priorité. Mais on ne met pas de côté tous les autres secteurs. »

TNTV : Depuis des mois, la situation de l’hôpital est critique. Quand le gouvernement proposera-t-il un statut de la fonction publique hospitalière qui soit attractif et permette de résoudre une partie des problèmes vécus au CHPF ?
Vannina Crolas :
« Nous nous y attelons avec notre ministre de la Santé. Mais la priorité aujourd’hui c’est de lancer des concours pour combler les postes encore vacants dans la filière santé. Et là, on va lancer des concours cette année et l’année prochaine encore pour les médecins, les praticiens hospitaliers, les infirmiers, les auxiliaires de soins.
Et c’est également la révision du cadre d’emploi de la filière santé puisque c’est vrai qu’ils ne sont pas attractifs, ils n’ont pas évolué depuis 1995. Donc, il est temps de faire évoluer pour faire coïncider la rémunération avec les compétences et les diplômes requis pour exercer telle ou telle poste. Donc ça, c’est la priorité, mais il y a une réforme de fond qui est actuellement menée par le ministre de la Santé en ce qui concerne la fonction publique hospitalière, mais aussi la transformation de notre CHPF et des hôpitaux périphériques en établissements publics de santé. »

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TNTV : Un mot sur la protection de l’emploi local. Vous voulez toujours l’étendre à la fonction publique ?
Vannina Crolas :
« Oui, oui, on est en train de réfléchir, d’écrire les textes avec nos juristes de la DGRH mais c’est une priorité qui devrait voir le jour cette année. »

TNTV : Un point sur la situation financière du groupe OPT aujourd’hui préoccupante. Vous demandez 300 millions de Fcfp d’économie et une menace de grève plane. Pour vous, les agents de l’OPT ont-ils des avantages acquis qu’il est devenu inévitable de revoir ou de supprimer ?
Vannina Crolas :
« Il faut d’abord rappeler la situation effectivement préoccupante du groupe OPT. Depuis 2019, il cumule un déficit réel cumulé de près de 8 milliards. L’année 2022, s’est terminée avec un déficit de 2 milliards avec la subvention du pays. Sans la subvention du Pays, ce serait 3 milliards puisque chaque année. L’année dernière, le Pays a octroyé 1 milliard à l’OPT. Donc, devant ce constat, lors du conseil d’administration de l’OPT qui a eu lieu le 27 mars dernier, nous nous sommes mis d’accord, en tout cas, nous avons envisagé qu’il y ait des efforts partagés entre le Pays, qui par une octroie de subvention complémentaire éventuelle à condition que la demande soit justifiée par des pièces justificatives, comptables, certifiées.
Ensuite, par la direction en identifiant des niches d’économie pour réduire les dépenses et des leviers de croissance également pour augmenter les recettes et le personnel par un gel. Alors, ce n’est pas une réduction des avantages, c’est un gel momentané. Donc, une suspension momentanée de certains avantages, et ce n’est pas tous les avantages comme on a pu le lire sur Tahiti infos, c’est une partie des avantages.
Il faut savoir que l’OPT, les agents de l’OPT bénéficient de plus de 2 milliards d’avantages annuels et, sur ces 2 milliards en deux mois, d’en fait, de revoir certaines primes qui, pour nous, compte tenu la situation financière ne sont pas justifiées. En tout cas, pour l’instant, c’est la prime d’efficience, la prime de croissance, puisqu’il n’y a pas de croissance, il y a au contraire des déficits. La prime de résultats, il n’y a pas de résultats positifs, donc, il ne peut pas y avoir de prime de résultats.
Et donc, ce que ce sont sur ces primes-là qu’on veut agir, en plus, ça ne concerne même pas tout le personnel ou l’OPT. C’est une partie du personnel l’OPT et ça ne représente que 14 % de l’ensemble des avantages. Ce n’est pas tous les avantages et c’est un gel momentané, en fait, de ces primes.
Et pour ce qui concerne les réunions auxquelles je n’aurais pas assisté, je veux juste rappeler que je n’ai pas été invitée à ces réunions et que je suis tout à fait disponible tant pour la direction de l’OPT que pour les organisations syndicales pour en discuter ensemble, parce que c’est vraiment dans le dialogue qu’on pourra, à mon avis, et ensemble qu’on pourra résoudre ce problème, cette situation qui est occupante de l’OPT. »

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