Un « bilan maigre et pauvre » : c’est l’analyse du Tapura Huira’atira après les annonces du président. Selon le parti rouge, les promesses de campagnes ne sont pas tenues et le gouvernement Brotherson est synonyme d’inaction.
« Le bilan est très, très pauvre. On voulait voir comment le président allait tourner les choses pour nous présenter un vrai bilan. De ce qu’on a entendu ce matin, c’est comme à son habitude, il joue sur les mots, manipule les situations pour essayer de tirer profit de la situation. On voit bien et ça n’aura échappé à personne, qu’effectivement ce bilan ne contient pas grand-chose. Il s’appuie toujours sur les mesures phares du retrait de la TVA sociale, du maintien du prix des hydrocarbures, mais à part ça, il n’y a rien d’autre. Donc ça conforte ce qu’on a toujours pensé, que ce bilan était maigre et pauvre » déplore Tepuaraurii Teriitahi, représentante du Tapura Huira’atira. « C’est facile de dire que c’est la faute des prédécesseurs, mais quand on vient au pouvoir, on a des idées normalement, on est prêt à faire des choses. Et c’est ce qu’ils ont annoncé durant leur campagne, qu’ils avaient des solutions, des dispositifs… sauf que depuis un an, aucune de leur solution n’a été déployée. Et on le voit très bien. Pourquoi aujourd’hui les problèmes éclatent alors que finalement, jusqu’à l’année dernière, il n’y avait pas de situation aussi mauvaise ? On a vu la menace de démission massive des chefs de service du CHPF. Cela n’avait jamais été le cas les précédentes années. Il y a des choses qui éclatent, et elles ne sont pas le fruit de l’autonomie, mais le fruit de déception de la part de gens qui croyaient certainement en ce gouvernement et ses belles promesses ».
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Même son de cloche du côté de A Here Ia Porinetia. Le parti de Nicole Sanquer et Nuihau Laurey ne partage pas l’optimisme de Moetai Brotherson. Il regrette que le gouvernement nie les difficultés économiques.
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« Le bilan était particulièrement léger. On le voit à l’Assemblée, il y a très peu de textes qui sont envoyés par le gouvernement. Le bilan est quasi inexistant. (…) Demain, il fera beau, demain, on fera ceci ou cela… (…) Le Tavini a critiqué pendant des décennies tous les dispositifs, toutes les mesures qui étaient prises par les différents partis autonomistes. Et aujourd’hui, ils sont confrontés à l’exercice du pouvoir avec finalement aucun projet, sauf à continuer à mettre en œuvre ce qu’ils ont critiqué dans le passé. La voix de la minorité est de moins en moins entendue. Le président est dans le déni de réalité finalement, et moi, la crainte que j’ai, c’est que le Pays continue de s’enfoncer dans la crise. On voit qu’il y a un vrai ralentissement économique, même si le président le conteste, et donc ça va être de plus en plus compliqué » indique Nuihau Laurey, vice-président de A Here Ia Porinetia.
Les élus du Tapura Huira’atira et ceux de A Here Ia Porinetia attendront un virage du gouvernement lors du prochain collectif budgétaire, vendredi prochain. Le président Brotherson a anticipé cette offensive en affirmant que le gouvernement précédent lui avait laissé une ardoise imprévue de 35 milliards de Fcfp.