« Comme j’étais toujours en récidive, pour éviter que je fasse de la prison, on m’a obligé à venir ici », confie un patient… « Ici », c’est au centre de prévention et de soins des addictions de Tahiti. Chaque semaine, l’établissement reçoit des patients dépendants. Dépendants à l’alcool ou encore aux drogues comme ces personnes qui ont toutes été adressés par la justice : « Ce ne sont que des placements judiciarisés, c’est-à-dire que ce sont des conduites en état d’ivresse, parfois de la consommation de stupéfiants, parfois des injonctions thérapeutiques, explique le docteur Romain Bourdoncle, médecin chef au Centre de prévention et de soins des addictions (CPSA). Ils nous sont adressés dans le cadre d’obligations de soins. Il y en a beaucoup et c’est pour avoir des délais d’attente raisonnables d’un mois qu’on a mis en place ce protocole. Les patients justice, c’est environ 40 à 47% des patients qu’on suit au CPSA donc c’est une grande partie quand même. C’est pour ça qu’on a mis en place un protocole sur mesure pour eux. »
Un protocole appliqué par des médecins, des psychologues et de temps en temps des psychomotriciennes. Les patients viennent ici pour s’exprimer, se confier sur leur addiction. Objectif : qu’ils prennent conscience de leur mal-être. Irmine Sinjoux est psychologue au CPSA : « On ne parle pas beaucoup des produits, de la consommation en elle-même. On aborde des questions, finalement, sur leur existence, sur les besoins, les valeurs, pour qu’ils prennent conscience que la consommation, c’est un élément de leur vie et ça ne devrait pas être toute leur vie ».
Selon le dernier rapport du CPSA, l’alcool est le premier produit à l’origine d’une orientation judiciaire, suivi du cannabis et de l’ice.
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L’âge moyen des patients orientés est de 39 ans. La moitié d’entre eux choisi de poursuivre son suivi au centre même après l’obligation de soin. Un bilan positif, donc, depuis la mise en place de ce protocole. « J’ai beaucoup de projets. Avant, je n’arrivais pas à mettre en place ces projets. Quand je suis entré, c’était l’alcool. Maintenant, il n’y a plus rien. Il faut juste faire un choix. »