Ils viennent des Australes, des Tuamotu, des îles Sous-le-Vent ou encore des Marquises. Depuis 2019, les professionnels de santé des îles non spécialisés viennent sur Tahiti afin d’améliorer leurs compétences et leurs gestes techniques d’urgence. « On a des mises en situation, on a des intervenants qui nous expliquent tout ce qui est physiologique… et puis on fait aussi du terrain » indique Anne Madiouni, infirmière à Bora Bora.
Financées par la direction de la Santé et mises en place par le CESU et le CHPF, ces formations ont pour objectif d’uniformiser les procédures, mais aussi de rassurer les médecins et infirmiers isolés. « Le pire endroit pour travailler en Polynésie française, c’est être dans un poste, isolé, tout seul, à 22 heures le soir. Il y a cette appréhension-là. Notre travail, dans ces formations, c’est vraiment de dédramatiser tout ça, et leur donner les clés pour une bonne communication, une bonne préparation, avec les outils qu’ils ont (…) pour prendre en charge le mieux possible les patients. Parce qu’en fonction du poste où ils sont, c’est pas les mêmes moyens, pas les mêmes matériels, pas les mêmes patients. Il y a des îles où il n’y a pas d’aéroports, pas de possibilité d’évacuation la nuit » explique Bertrand Remaudiere, chef de service du SAMU et formateur au CESU.
Et si ces formations sont essentielles pour les professionnels, elles le sont aussi pour les patients. « C’est important pour les malades qui ont des maladies graves comme nous, pour nous aider, pour qu’on puisse rester chez nous auprès de nos familles » confie Edouard Teaotea, patient de Maupiti.
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Aujourd’hui, près d’une centaine d’infirmiers et une quarantaine de médecins exercent dans les îles. Mais en raison de difficultés logistiques, du manque de locaux et de remplaçants, les formations du CESU ne peuvent accueillir que 10 élèves à la fois.
Les prochaines sessions auront lieu en septembre et novembre prochains.