11 décès sur les routes depuis le début de l’année, « ce n’est pas un terrain de jeu », rappelle Patrick Bordet

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Des chiffres qui inquiètent. Le nombre de décès sur les routes est au-dessus de celui de l'an dernier à la même période. Chargé de la prévention et de la sécurité routière, le gendarme Patrick Bordet était l'invité de notre journal. Il souligne l'inconscience de beaucoup d'automobilistes.

Publié le 24/03/2025 à 14:27 - Mise à jour le 25/03/2025 à 9:12

Des chiffres qui inquiètent. Le nombre de décès sur les routes est au-dessus de celui de l'an dernier à la même période. Chargé de la prévention et de la sécurité routière, le gendarme Patrick Bordet était l'invité de notre journal. Il souligne l'inconscience de beaucoup d'automobilistes.

Tahiti Nui Télévision : Regardons ensemble les chiffres : 11 victimes de la route en 2025. À la même période, nous étions à 9 victimes en 2024. Pourquoi cette réalité des chiffres inquiète ?
Patrick Bordet, gendarme, chargé de la prévention et de la sécurité routière : « Oui, effectivement. Donc, l’année dernière, nous avons eu 9 décès sur les routes sur le premier trimestre. Donc, de janvier à mars. Et cette année, nous sommes à 11 morts rien qu’en février et en mars. En sachant qu’en janvier, nous n’avons pas eu de décès sur les routes. Mais ça devient de plus en plus préoccupant. Pourquoi ? Parce qu’on a l’impression que malheureusement, beaucoup de personnes au sein de la population polynésienne ne respectent pas le Code de la route et sont inconscients. »

TNTV : Est-ce qu’on peut faire un parallèle entre ces statistiques et le mode de conduite, hausse des conduites sous alcool est stupéfiant peut-être ?
Patrick Bordet :
« Oui, effectivement. Donc, depuis le début de l’année, on s’est aperçu que le nombre de conduites sous l’effet de l’alcool et/ou sous l’effet des drogues a augmenté par rapport au premier trimestre de l’année dernière. Donc, on a vraiment l’impression que les gens ne prennent pas conscience que la route, ce n’est pas un terrain de jeu et on peut y mourir ou on peut être blessé gravement. »

TNTV : Il faut relever le comportement des deux roues également ?
Patrick Bordet :
« Oui, effectivement. On a aussi une grosse problématique actuellement sur la catégorie des 50 et 125 cm3 où on a des comportements complètement surréalistes sur la route. »

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TNTV : On peut parler de mentalité, de sentiment d’impunité ?
Patrick Bordet :
« Oui, alors effectivement, il y a des gens qui ont l’impression que la loi n’est pas assez dure et peut-être qu’effectivement, il faudrait la durcir en augmentant les sanctions, notamment les sanctions financières, voire peut-être même mettre en place une fourrière et peut-être que si on retire les véhicules des mains des gens, ils réfléchiront à deux fois avant de faire n’importe quoi. »

TNTV : En matière de prévention, il existe plusieurs leviers. Vous agissez en tant que gendarme et vous parlez d’éducation ?
Patrick Bordet :
« Oui, effectivement. En matière de prévention, on intervient dans les écoles, mais essentiellement au niveau des collèges. Maintenant, il faudrait peut-être qu’on redescende au niveau des primaires, voire des maternelles, de manière que la sécurité routière rentre dans la culture polynésienne parce qu’on a beaucoup trop de morts et de blessés sur les routes. »

TNTV : Autre levier de prévention avec les partenaires, c’est la sensibilisation. Il y a un avant et un après Covid…
Patrick Bordet : « Oui, effectivement. À l’époque, avant-COVID, nous avions des opérations comme le permis piéton dans les petites écoles. On avait les pistes cyclables avec des partenaires qui, aujourd’hui, ne financent plus ces opérations. À côté de ça, on a aussi une grosse opération qui s’appelle Halte à la prise de risque sur les routes destinée aux 17-25 ans où les stagiaires peuvent gagner des formations complètes au permis de conduire et au BSR. »

TNTV : L’opération Halte à la prise de risque qui affiche une nouveauté cette année…
Patrick Bordet :
« Cette année, on fête les 20 ans de cette opération et on tient à remercier tous les sponsors et les partenaires qui sont avec nous, que ce soit le haut-commissariat de la République, que ce soit le Pays et que ce soit tous les partenaires privés qui sont avec nous. Le mois prochain, le 26 avril, nous donnons rendez-vous à un maximum de jeunes parce que nous fêtons les 20 ans de cette opération. »

TNTV : Patrick Bordet, le mot de la fin ?
Patrick Bordet :
« Oui, il y a un message qu’on souhaite faire passer à toute la population. Un accident, ce n’est pas anodin, ça peut créer beaucoup de problèmes dans les familles, qu’on ait une victime qui soit décédée ou qui soit blessée ou handicapée. Le message qu’on veut faire passer, c’est protégez-vous, respectez le Code de la route de manière à ce que les familles restent en joie. »

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