Ils se sont réunis peu après midi, au Parc Paofai, colliers de fleurs à la main, à l’heure même où 12 ans plus tôt le Twin Otter d’Air Moorea s’abîmait en mer tuant les 19 passagers et le pilote de l’appareil.
12 ans plus tard, la cicatrice est toujours ouverte pour les proches des disparus. Tel Philippe Taputuarai qui a perdu son fils en ce triste jour du 9 août 2007 : « C’est très dur pour nous, comme on ne s’est pas dit au-revoir. Cela fait mal. En plus, il y a ses jumeaux qui grandissent… Ils ont 12 ans maintenant ». Sentiment identique pour Christophe Moreau dont le père se trouvait à bord du Twin Otter : « Sur des journées comme aujourd’hui, tout remonte un peu à la surface. Et le fait de recroiser les autres familles des victimes de l’accident fait que cette journée est particulière et est très chargée en émotions ».
À Moorea, d’où l’avion avait décollé, un hommage a aussi été rendu aux disparus au monument qui leur est dédié à Temae.
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Toutes les familles ont désormais le regard tourné vers le procès en appel, programmé pour la fin de l’année. Malgré la demande de dépaysement des avocats de la compagnie aérienne et de ses cadres, le procès aura bien lieu au fenua. Et les proches des victimes attendent des condamnations, car l’accident est dû pour eux comme pour l’accusatio, à la rupture du câble de gouverne en raison d’un défaut d’entretien.
« Avec tout ce qu’on a entendu et tout ce qu’on a vu au titre du premier procès, il me semblerait compliqué d’avoir une décision différente. Les manquements, les lacunes, les incompétences manifestes, qui ont été révélés au grand public lors de ce procès sont vraiment des choses qui sont inadmissibles, et je vois mal comment il pourrait y avoir un jugement différent » explique Christophe Moreau.
En janvier dernier, le tribunal correctionnel avait considéré que les cadres de la compagnie étaient bien responsables du drame. Il avait prononcé à leur encontre des peines de prison et de lourdes amendes.