Avant les associations et les partis politiques, l’Eglise protestante de Polynésie était la première entité à afficher son opposition aux essais nucléaires français dans le Pacifique. Durant plus de 50 années, l’Église évangélique de Polynésie française, rebaptisée Eglise protestante maohi (EPM), a souvent organisé des marches pour exprimer sa désapprobation. Ce dimanche 2 juillet 2023, c’est encore par une marche que près de 800 membres des paroisses protestantes de la côte Ouest de Tahiti ont manifesté. Non plus contre les essais nucléaires, stoppés le 29 janvier 1996, mais pour la reconnaissance de leurs conséquences sanitaires, environnementales et économiques. Une manifestation à laquelle participait le président de l’EPM, François Pihaatae.
L’association Moruroa e Tatou sera renouvelée
Les membres de l’association Moruroa e Tatou ont également marché à Moorea pour commémorer la date du premier essai nucléaire en Polynésie. L’association fondée sous l’impulsion de l’EPM devrait voir les membres de son bureau renouvelés. Conformément au statut de l’Eglise Protestante Maohi, tout membre s’engageant en politique se voit en effet déchu de ses fonctions au sein de l’Eglise. C’est le cas de Tapati Mitema, ancien vice-président de l’association et ancien pasteur protestant. Il a été déchu de ces deux fonctions lorsqu’il a confirmé son adhésion au Tavini Huiraatira. Le décès de Ralph Taaviri, secrétaire de l’association, prive ainsi l’association de deux membres de son bureau.
L’association 193 poursuit sa lutte
Du côté du complexe sportif de Teahupoo, c’est l’association 193 qui marchait avec deux membres du gouvernement, Vannina Crolas, ministre du Travail et de la Fonction publique ainsi que Nathalie Udry-Salmon, délégué interministérielle en charge du handicap. L’association lutte depuis sa création pour l’indemnisation des victimes des essais nucléaires à Moruroa et Fangataufa. L’association demande la modification des conditions d’éligibilité aux indemnisations et l’ouverture d’une étude sur les maladies transgénérationnelles. Elle évoque les chiffres de 1000 nouveaux patients atteints de cancer chaque année en Polynésie et la prise en charge par la CPS de 11000 personnes souffrant d’un cancer.
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Un devoir de mémoire
Peu de personnes sont encore vivantes aujourd’hui pour témoigner des essais nucléaires sur les atolls de Moruroa et Fangataufa. Le gouvernement de la Polynésie française a engagé des démarches pour que ce pan de l’histoire de la Polynésie soit enseigné dans les écoles du fenua. Une initiative qui devrait voir le jour dans les mois à venir.