29 juin : le Pays célèbre l’Autonomie, « une fierté » pour Edouard Fritch

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Ce 29 juin, le Pays célèbre l'Autonomie. Festivités durant lesquelles le président du Pays est revenu dans son discours sur les atouts du statut notamment pour la culture et les langues. Un statut qui doit évoluer selon Edouard Fritch. Les festivités étaient placées sous le signe du Va’a et de l’Océan. La pirogue double construite à Raiatea et acheminée à Tahiti a pour l'occasion été inaugurée.

Publié le 29/06/2022 à 13:11 - Mise à jour le 30/06/2022 à 15:11

Ce 29 juin, le Pays célèbre l'Autonomie. Festivités durant lesquelles le président du Pays est revenu dans son discours sur les atouts du statut notamment pour la culture et les langues. Un statut qui doit évoluer selon Edouard Fritch. Les festivités étaient placées sous le signe du Va’a et de l’Océan. La pirogue double construite à Raiatea et acheminée à Tahiti a pour l'occasion été inaugurée.

Les célébrations ont démarré à 9 heures à Papeete. La pirogue double construite à Raiatea sur le modèle des anciens va’a polynésiens a été inaugurée. Si celle-ci ne sera qu’exposée, une autre devrait bientôt être construite pour, cette fois ci, servir à naviguer. « On va en construire une deuxième assez rapidement mais qui va elle flotter et naviguer selon les normes internationales (…) Derrière ça c’est reconquérir la technologie de nos anciens, les techniques de navigation, réapprendre à nos enfants », explique Edouard Fritch.

Alors que se déroule au Portugal la Conférence de l’ONU sur les Océans, le président du Pays Edouard Fritch a tenu à placer cette journée sous le signe du va’a et de l’océan. « Notre culture, nos modes de vie, nos liens à la terre se sont façonnés au fil des siècles par nos liens avec la mer. Nous sommes le Peuple de l’Océan et cet Océan nous a toujours appelé à rester près de lui, à ne pas s’en éloigner et à le protéger », a-t-il déclaré dans son discours à la population.

Edouard Fritch a également a tenu à souligner l’importance du statut d’autonomie pour la Polynésie, sa culture et ses langues : « nos chants, nos danses, notre artisanat, sont vivants et leur dynamisme témoigne de cette liberté acquise par l’Autonomie. Mais nos chants, nos danses, notre artisanat sont aussi des vecteurs de la transmission de nos langues. Tout cela, l’Autonomie nous le permet pleinement. »

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« Le statut d’autonomie nous permet de vivre pleinement notre culture, de vivre pleinement nos valeurs, a-t-il ensuite déclaré en interview. Et c’est la langue, c’est le chant, c’est la danse, mais c’est aussi la vraie culture qui est celle de nos tupuna, de nos anciens, que nous avons voulu honorée aujourd’hui en rappelant que les Polynésiens sont un peuple de la mer. Ce signe, ce symbole est sur le drapeau de la Polynésie française. Il faut le faire vivre. (…) Vous avez vu que l’ancien qui est venu nous livrer sa pirogue, qui a donné son mana, qui a donné son tura à cette pirogue, atteint un âge aujourd’hui. Et il faudra penser à faire prendre la relève de ces personnes qui ont l’histoire dans leur cœur ».

Au moment où l’on parle, à Lisbonne, ce sont beaucoup de choses qui se disent autour de la Polynésie, autour de l’exemple de la Polynésie française. Heremoana que j’ai eu ce matin en est fier car effectivement j’ai l’impression que nous même Polynésiens vivons ici et même une partie de la France métropolitaine à laquelle ce pays est attaché ignore, nous ignorons la richesse que nous avons, nous ignorons l’investissement des différents peuples parce que ce n’est pas que d’aujourd’hui. (…) C’est depuis des années que la Polynésie se construit autour de l’océan et on arrive aujourd’hui à être l’exemple, à être ce que veulent découvrir les autres qui sont dans le même esprit que nous à savoir préserver l’héritage que nous allons transmettre à nos enfants. (…) »

Pour le président du Pays, la culture doit être un moyen de s’unir et non de diviser : « En nous regroupant tous, en vivant autour des valeurs de base de cette culture, il n’y a pas de quoi être différent les uns des autres. Au contraire, il y a une symbiose qui doit se faire entre les différents peuples qui vivent dans ce pays parce que tous adhèrent à cette culture. Tous ont envie de découvrir la culture polynésienne. Il n’y a pas que nous Polynésiens. Les autres aussi. Et aujourd’hui c’est devenu une valeur importante sur le plan touristique et qu’il faut partager. Et c’est l’esprit de Heremoana, de notre ministre de la culture qui aujourd’hui effectivement, a entrepris de faire connaître au travers de tout ce qui est possible dans ce monde, nos richesses. Je l’en remercie. (…) »

Ce 29 juin, alors que le Pays fête l’autonomie, le parti indépendantiste Tavini Huira’atira est « en deuil ». Mais pour Edouard Fritch : « Autonomistes, indépendantistes, souverainistes, royaliste… Ce n’est pas le problème. À mon avis, le centre de cette affaire se situe à un niveau largement au-dessus de ce que nous faisons nous les Hommes et de l’esprit dans lequel nous le faisons. C’est la raison pour laquelle je pense qu’il faut y croire avant et puis à ce moment là, toutes les barrières tombent et les peuples vivent entre eux. (…) »

À l’occasion de la célébration de la Fête de l’Autonomie, le Président Edouard Fritch a également élevé huit personnes au grade de chevalier de l’ordre de Tahiti Nui.

(Re)voir notre direct :

Célébration de l’autonomie à Bora Bora…

À l’issue de la célébration de la fête de l’Autonomie à Papeete, le président Édouard Fritch, accompagné de quelques ministres, s’est rendu dans l’après-midi à Bora Bora pour assister à l’ouverture du Heiva Vae’vae. Le haut-commissaire de la République Dominique Sorain, ainsi qu’une délégation de la Nouvelle-Calédonie, menée par M. Vaimua Muliava, membre du gouvernement, avaient également fait le déplacement. Tous ont été chaleureusement accueillis par le maire de Bora Bora Gaston Tong Sang, son conseil municipal, et le président du comité Heiva rau.

La population de l’île était venue en nombre, place Tuvavau à Vaitape, tout comme de nombreux touristes pour découvrir et filmer ces moments traditionnels hauts en couleurs.

La cérémonie a débuté par une prière prononcée par le pasteur Tamuera, suivie de la levée des couleurs. Au son des To’ere, le défilé du Heiva Vaevae pouvait commencer. Les associations,  Tuaro Maohi, Faapu de Bora Bora, Te Tai Manu et enfin l’école de danse Raivai Hiti ont défilé sous les encouragements du public.Puis le Président s’est adressé à la population. Dans un allocution axée sur l’Océan et la Culture que symbolise la pirogue double inaugurée le matin même à Papeete, le Président a rappelé le sens de l’Autonomie : « L’Autonomie est notre fierté. Tous ceux qui ont présidé notre Pays ont bien vu et se sont bien rendu compte que notre Statut nous permet véritablement de nous « gouverner librement et démocratiquement ». Édouard Fritch a également précisé l’importance de l’autonomie pour la Polynésie française qui scelle notre identité à la fois polynésienne et française : « C’est un acte de foi : foi en nous-même, foi en l’avenir. A ce titre c’est un bien précieux qu’il nous faut promouvoir et protéger car il nous offre la chance d’être à la fois pleinement nous-même, tout en étant Français. L’Autonomie ne peut se concevoir sans cette dualité qui nous caractérise et qui est le fruit de notre Histoire partagée. Elle fait désormais partie de notre réalité, de notre identité. Ce sont les deux jambes sur lesquelles nous nous tenons debout, et grâce auxquelles nous avançons. »

Les festivités se sont poursuivies jusqu’en fin d’après-midi avec notamment au programme les traditionnelles courses de porteurs de fruits.

… et aux Marquises

Ua Huka a également célébré la Fête de l’autonomie. Un événement important pour les habitants de l’île et son conseil municipal car il permet de réunir l’ensemble des habitants. La journée a débuté dès 8 heures sur le site culturel de Te Tumu avec le traditionnel défilé et la levée des drapeaux au rythme des hymnes respectifs. Les chevaux ont ouvert le cortège. La population a été attentive aux discours des autorités de l’Etat, du Pays et du maire. Les festivités se sont poursuivies avec chants et danses de chacune des trois vallées de l’île : Vaipahe, Hane et Hokatu. Le traditionnel et très attendu concours de copies a permis à la population d’admirer de magnifiques pièces. Cette année, les choix ont porté sur la copie de Tiki en pierre pour les hommes et une coque de noix de coco sculptée pour les femmes.

À midi, toute la population de l’île était conviée à un grand four marquisien. Après la remise des prix à Christophe Peterano chez les hommes et Suzanne Chong pour les femmes, le groupe de danse participant au mini festival à Fatu Hiva la semaine prochaine, a présenté sa prestation à la population. La journée s’est terminée au crépuscule aux chants d’une prière marquisienne.

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