À l’approche de Noël, un préavis de grève dans tous les magasins Carrefour de Tahiti

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L'intersyndicale CSTP-FO, CSIP, Ati’a I Mua, Otahi, O Oe To Oe Rima, a déposé mercredi un préavis de grève illimité dans les 4 magasins Carrefour de Tahiti. Il comporte 16 points de revendication, et notamment le changement de service de l’actuelle directrice des ressources humaines du groupe.

Publié le 17/12/2020 à 16:29 - Mise à jour le 19/12/2020 à 15:22

L'intersyndicale CSTP-FO, CSIP, Ati’a I Mua, Otahi, O Oe To Oe Rima, a déposé mercredi un préavis de grève illimité dans les 4 magasins Carrefour de Tahiti. Il comporte 16 points de revendication, et notamment le changement de service de l’actuelle directrice des ressources humaines du groupe.

Les revendications diffèrent en fonction des magasins, gérés par des sociétés d’exploitation distinctes, et concernent entre autres les primes de week-end ou d’ancienneté, évolution de carrière, possibilités d’augmentations de salaire ou organisation du travail.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

La direction des magasins Carrefour a assuré à nos confrères que « les accords d’entreprises et la règlementation sont déjà entièrement respectés ». Nancy Wane, directrice générale grande distribution du groupe, estime que les grévistes ne réclament que des « avantages supplémentaires » et espère que le conflit pourra être évité par la discussion.

« J’ai confiance en nos salariés, et on respecte le droit de grève, précise-t-elle. En tout cas, je tiens à rassurer la clientèle : pendant la période de préavis, nous assurerons le service comme d’habitude« , a-t-elle déclaré à Radio 1. Si aucun accord n’est trouvé, la grève doit prendre effet le 22 décembre.

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Les délégués syndicaux des 4 magasins Carrefour se sont réunis au siège de la CSTP-FO en début d’après-midi ce vendredi. « Ce sont les délégués syndicaux qui sont dans chaque entreprise qui ont décidé. Nous, nous sommes juste là pour les accompagner. Les point principaux sont : le harcèlement… beaucoup de harcèlement, explique Atonia Teriinohorai, secrétaire général de O Oe to oe Rima. Et aussi des avantages acquis déjà depuis l’époque de Louis Wane. Là, la DGRH est en train de retirer petit à petit tous ces avantages. C’est pour ça que les salariés sont remontés. (…) La priorité c’est de changer la DRH. On ne veut plus discuter avec elle. Elle est en train de foutre la pression aux salariés, les salariés en ont marre. C’est ça la priorité. Et aussi une augmentation. Depuis 10 ans, il n’y a pas eu d’augmentation. Juste un réajustement en 2008 pour le SMIG et c’est tout. »

« La DRH est une femme polynésienne de caractère qui respecte le code du travail, des conventions et le droit. Et qui est aujourd’hui capable de tenir tête à ses convictions, en face des syndicats. Et c’est ce qui dérange. (…) Ma priorité aujourd’hui, c’est de pouvoir continuer à payer mes salariés, maintenir l’emploi vu le contexte économique, de pouvoir continuer à respecter les accords entre autres comme la valorisation du dimanche. Nos accords aujourd’hui sont largement supérieurs au code du travail, à la convention collective, et il y avait le paiement du 13ème mois. Les accords d’entreprise prévoient le paiement du 13ème mois à la fin du mois, mais nous, on a toujours fait en sorte de payer sur la première quinzaine du mois pour que nos salariés puisse s’organiser pour les fêtes » nous a indiqué par la suite Nancy Wane.

« Ça fait 30 ans que je suis dans le groupe et 6 ans à Faa’a. (…) Si aujourd’hui, on est là, c’est qu’il y a un problème. Mais je vais parler pour mon magasin que je connais bien (…) J’ai toujours été fidèle à monsieur Wane. C’est lui qui me donne un salaire, qui me nourrit à la fin du mois. Mais aujourd’hui, j’ai envie de me lever parce qu’il y a beaucoup de choses qui ne vont pas dans l’entreprise. Comme le relationnel entre la direction et son encadrement, et de l’encadrement aux petits employés », explique Pasikate Teraimana-Pringault, déléguée syndicale Oe oe to oe rima Carrefour faa’a. L’employée du groupe souligne un « malaise » : « il y a des employés qui sont suivis médicalement, par un psychiatre. C’est que ça ne va pas dans la tête. »

Une rencontre est prévue lundi 21 décembre entre la direction et les syndicalistes pour tenter de trouver une issue au conflit.

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