À l’UPF, l’intérêt croissant des étudiants pour la vie politique

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Les partis politiques sont de plus en plus nombreux à vouloir impliquer d’avantage la jeunesse. La victoire de Tematai Legayic aux législatives, qui en a fait le plus jeune député de la République française, accroît cette tendance. Du côté des électeurs, comment les jeunes appréhendent-ils les élections des 16 et 30 avril prochain ? Éléments de réponse.

Publié le 19/03/2023 à 17:44 - Mise à jour le 03/04/2023 à 9:19

Les partis politiques sont de plus en plus nombreux à vouloir impliquer d’avantage la jeunesse. La victoire de Tematai Legayic aux législatives, qui en a fait le plus jeune député de la République française, accroît cette tendance. Du côté des électeurs, comment les jeunes appréhendent-ils les élections des 16 et 30 avril prochain ? Éléments de réponse.

À quelques semaines des élections territoriales, le sujet de la politique est aussi sur les lèvres de certains étudiants de l’Université de la Polynésie Française (UPF). C’est le cas, par exemple, des étudiants en master de droit public ou privé, eux-mêmes électeurs. Si leur formation les pousse à s’impliquer d’avantage, ce qui n’est pas le cas de tous : selon un avis du conseil économique, social et environnemental de mars 2022 : un électeur sur deux, âgé de 18 à 29 ans, ne vote à aucun scrutin en Outre-Mer.

Le constat est le même au fenua. Selon le vice-président des étudiants de l’université Hoanui Maraissouce, seule une minorité de jeunes se sentent concernés par la politique sur le campus. « Peut-être que récemment, ils ont pu exprimer un peu plus leur voix, notamment aux élections présidentielles et aux législatives, relativise-t-il. On l’a vu, pour le parti de Jean-Luc Mélenchon par exemple, beaucoup de jeunes se sont investis ». Mais selon lui ce n’est pas suffisant, et les jeunes manquent toujours à l’appel.

Tarah Meuel, étudiante en 2ème année de Master en droit public, est la preuve que la politisation des étudiants évolue : « Avant de commencer mon master je n’étais vraiment pas sensible aux élections politiques, confie-t-elle. Mais de plus en plus, durant ma formation, j’ai pu m’y intéresser et aujourd’hui on va dire que je suis investie, modérément. »

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Une politisation accrue des étudiants ?

Pour leur professeur et politologue Sémir Al Wardi, de plus en plus d’étudiants se saisissent du sujet politique. Une tendance à nuancer, puisque ces étudiants ont généralement atteint un certain niveau d’étude : « En une vingtaine d’années, je vois une attirance pour le jeu politique qui s’accentue, affirme-t-il. Il y a de plus en plus d’étudiants qui s’intéressent à la vie politique et qui entrent dans la vie politique. Et puis d’autres, qui finalement posent des questions pour essayer de comprendre tel ou tel point ». Un point plutôt positif si l’on considère que 20 ans auparavant, ce questionnement étudiant était « plus ou moins absent« , selon le politologue.

Les plus politisés sont généralement ceux qui suivent les parcours d’excellence, notamment en science politique « Ils ont une culture politique qui leur est donnée par leur formation, car outre les cours de droit constitutionnel, on donne des cours sur la vie politique de la 5ème république, précise M. Al Wardi. Ils ont une culture politique qui leur permet d’analyser la vie politique polynésienne et ils s’y intéressent beaucoup parce qu’il s’agit aussi de leur propre futur ».

Avec le temps, certaines tendances évoluent également. Le clivage entre indépendantiste et autonomiste est moins marqué chez la jeunesse. De là à ce que cette dernière soit plus regardante sur les propositions et programmes des candidats ? Affirmatif, selon Tarah : « Le fait qu’un candidat soit autonomiste ou indépendantiste ne va pas influencer mon vote. Je vais vraiment regarder ce qu’ils vont proposer à la population. Je trouve que notre droit à l’environnement n’est pas assez développé ici en Polynésie, alors que la Polynésie regorge d’une grande biodiversité et unique« . Parmi ses autres préoccupations, elle cite la précarité étudiante.

Hoanui abonde dans ce sens : « La précarité étudiante devrait être une priorité. Ça s’améliore de plus en plus aujourd’hui, notamment on a vu l’ouverture du guichet unique récemment, mais il y a beaucoup à faire encore« .

« Nous ne sommes pas des moutons » 

Pour impliquer d’avantage les jeunes dans la vie démocratique, la délégation aux Outre-mer liste plusieurs préconisations dans l’avis du CESE de 2022. Il faudrait notamment inciter les candidats aux élections locales à démarcher plus de jeunes et à prendre compte leur aspirations dans leurs programmes.

L’avis note également la création de l’association « We are not sheep » (traduire, « nous ne sommes pas des moutons ») par de jeunes étudiants proches du tavini. Une association qui incite les jeunes à aller voter quel que soit le parti politique de leur choix.

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