La plupart sont à l’eau depuis 4 heures du matin. Ces jeunes, en majorité sans emploi, font des va-et-vient entre la rivière Anapu et l’antenne de Hitia’a, distantes de près d’un kilomètre. Sur la plage, les pêcheurs au moulinet tentent aussi leur chance.
Certaines de ces familles rentreront chez elles au bout de 2 heures de pêche, d’autres choisissent de vendre leurs poissons au bord de la route, à 1 000 Fcfp le paquet de 13.
Lovina et son mari sont revenus dans la commune associée de Mahaena il y a 2 ans. Ils sont heureux de vendre le fruit de leur travail. « Il y a du ature, des petits paihere, décrit-elle. Ils peuvent ramener un grand seau, un grand plastique, un grand sac à dos. Mais certains poissons, au toucher, sont mous. Ils ne sont pas appréciables, et le contour de l’œil est rouge et injecté de sang. Mon mari dit que ce n’est pas bon… »
Les pêcheurs le savent, à cette saison, les côtes sont riches en poissons. Mais depuis peu, nombre de ces habitants s’inquiètent de la préservation de la ressource. Certains ont même évoqué l’idée d’une pétition pour interdire l’utilisation des filets, mais le projet a été abandonné.
« Moi je préfère voir les pêcheurs qui sont en kayak, en paddle ou en va’a que de voir ce grand filet, et après voir le gaspillage par la suite », assène Lovina.
Surtout que les pêcheurs ont encore de belles prises devant eux. En effet, la saison du ature ne prendra fin que dans deux mois.