Un robinet qui reste désespérément sec. C’est ce que vit au quotidien la famille Guinot. Un véritable calvaire pour le couple et son petit garçon. « Vous voyez, il y a la vaisselle qui n’est pas lavée. Et on n’a pas d’eau pour se laver non plus. Cela fait 8 ans. Il y a 30 ans, il y avait encore un peu d’eau dans l’après-midi, mais avec des coupures. Aujourd’hui, je n’ai plus d’eau à partir de 6 heures du matin », fulmine Christian, le père de famille. D’autant que les factures, elles, continuent d’arriver dans sa boite postale. « J’en ai encore reçu une, il y a 2 jours », s’agace-t-il.
Le réseau hydraulique vétuste, ainsi que les nombreuses fuites engendrant une baisse de pression, seraient à l’origine du problème, selon Teiva Roopinia, technicien communal à Taputapuatea : « ces familles habitent dans un secteur où l’altitude dépasse les 30 mètres, ce qui est proche de l’altitude de notre réservoir. Avec les pertes de charges qu’il y a tout le long du réseau, ces personnes ont effectivement peu de pression, voire, parfois, pas d’eau lorsqu’il y a une fuite sur celui-ci ».
Pour le Service hydraulique, un surpresseur et une cuve de stockage pourraient régler le problème. Mais ces installations sont coûteuses et à la charge des particuliers. Christian s’agace : « On va me faire bouffer de l’électricité pour pomper de l’air ! On se fout de moi. »
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« Je n’en peux plus »
Celui-ci dit avoir alerté les autorités de sa situation à de nombreuses reprises, mais sans résultat. « A chaque fois, on me dit : ‘C’est dommage. Ça fait pitié. On va s’en occuper’. Mais, en fin de compte, on ne fait rien du tout. J’en ai marre. Je n’en peux plus (…) Ce sont des incompétents », souffle le père de famille.
Christian et sa compagne se débrouillent donc comme ils peuvent. La vaisselle, et parfois même la lessive, se font dans la rivière située à 5 kilomètres de leur domicile. Mais lorsque la pluie tombe, les choses se compliquent encore. « L’eau est sale aujourd’hui. On va être obligés d’aller chez le père de ma compagne. Une fois de temps en temps, ça va, mais quand on y va trop souvent, il dit : ‘c’est moi qui paye l’eau’ ».
La réfection du réseau hydraulique devrait arranger la situation. Mais elle est prévue pour l’année 2025. Un délai trop long pour les Guinot : « La mairie a tiré un tuyau chez une autre famille. C’était un tuyau pour 2 ans. Cela fait plus de deux qu’il y est et personne n’a rien fait. Je donne une semaine. Et si rien n’est fait, j’arrête l’eau qui va sur l’hôtel et le terrain d’à-côté. Et j’ai tous les propriétaires avec moi », menace Christian, très remonté.