Munis de pancarte et de motivation, ils sont 200 personnes à avoir répondu « présent » pour manifester contre les violences. Chacun à son rythme, les participants ont parcouru 2,500 km. En solo, par équipe, en famille ou entre amis qu’importe : la violence, c’est l’affaire de tous.
« Je pense qu’aujourd’hui c’est une cause à défendre, déclare la vice-présidente du Pays Minarii Galenon, présente pour l’occasion. Il faut nous entraider. On ne peut pas compter que sur le gouvernement ou les associations ou les congrégations religieuses. Il faut que tout le monde se donne la main. »
Si le dernier féminicide aux Raromatai, remonte au 14 juillet 2023, difficile d’oublié aujourd’hui encore Carlotta, décédée sous les coups de son compagnon en 2012. Un cas qui a motivé la mise en place de l’association Vahine orama no Raromatai… « Quand une famille, quand une femme ne va pas bien, qu’il y a de la violence dans la famille, ou dans un couple, toute la famille est impactée et c’est comme en va’a : quand il y a le taho’e, on va loin, et si on ne s’entend pas bien, tout s’écroule, souligne Marion Dusserre, de Vahine Orama no Raraomatai. Quand on parle de violence contre les femmes, on parle aussi de la misère des enfants et de douleur familiale ».
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L’association a multiplié les actions de sensibilisation. Jusqu’en 2020, les statistiques réalisées par le conseil de prévention de la délinquance local affichaient une moyenne d’environ 1500 femmes victimes chaque année en Polynésie. « Il faut que ce soit un sujet sans tabu, estime une participante. Il faut arrêter de tout cacher. Il faut s’exprimer aujourd’hui. »
Dans la foule, de jeunes adolescentes marchent aussi contre la violence : « On a connu des personnes qui ont subi ça. Ça nous a touché, ça nous a poussé à participer à cet événement ».
Les fonds récoltés permettront de financer les actions de Vahine Orama no Raromatai, comme la mise à disposition du grand public d’une ligne d’écoute et d’un hébergement d’urgence. En 2023, six femmes ont été accueillies après avoir subi des violences. Une mère et ses 3 enfants y sont actuellement.