À Taha’a, l’élevage des huitres locales plus compliqué qu’espéré

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C'est un coup dur pour l'élevage ostréicole à Taha’a. Alors que depuis 2 ans, les essais semblaient se dérouler sans accroc, les dernières constatations ont révélé un taux de mortalité anormal des huîtres locales dans la zone d'expérimentation de Poutoru. Les scientifiques essayent d’en comprendre les raisons.

Publié le 08/02/2025 à 16:17 - Mise à jour le 08/02/2025 à 16:20

C'est un coup dur pour l'élevage ostréicole à Taha’a. Alors que depuis 2 ans, les essais semblaient se dérouler sans accroc, les dernières constatations ont révélé un taux de mortalité anormal des huîtres locales dans la zone d'expérimentation de Poutoru. Les scientifiques essayent d’en comprendre les raisons.

Près de 40 % des huîtres cultivées dans la zone d’expérimentation de Poutoru n’ont pas survécu. Un constat préoccupant. Lors de leur dernière mission de contrôle à Taha’a, les agents de la Direction des Ressources Marines ont constaté une forte hausse du taux de mortalité, en l’espace de 2 mois à peine. La croissance des huitres était pourtant jugée excellente jusqu’à présent.

« On est encore dans une phase de recherches et développement. C’est une filière que l’on essaye de relancer, mais il y a encore beaucoup de paramètres à travailler. Il y a les aspects environnementaux qui peuvent avoir une influence sur la mortalité. Là, on a observé des taux de mortalité assez importants en début de saison chaude », indique Camille Grosjean, chargée de projets en aquaculture à la Direction des Ressources Marines.

Les à-sec, le parasite Polydora ou les perturbations climatiques sont-ils en cause ? Dans l’attente des résultats des analyses, les deux tiers d’huîtres survivantes ont été triés, calibrés et replacés dans de nouveaux paniers d’élevage afin de préserver la production.

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« Tous les mois, on va avoir certains paniers qui vont servir de témoins. Cela nous permettra de mieux comprendre les dynamiques de mortalité. On pourra savoir à quel moment les mortalités sont arrivées et de croiser les données avec des facteurs environnementaux notamment. On aura après des paniers bilan qui nous permettront, à la fin de chaque année, de savoir, pour une étape du cycle d’élevage, quelle est la productivité, quelle est la survie globale. Donc, on pourra faire des analyses statistiques après », détaille Camille Grosjean.

Selon le maire de Poutoru, partenaire du projet, les niveaux de pluviométrie anormalement élevés ces dernières semaines, couplés à des montées de températures inhabituelles, pourraient avoir fragilisé la santé des huîtres. Des hypothèses qui restent cependant.

« On a eu 10 jours de fortes pluies. Peut-être que c’est à ce niveau qu’il faut travailler. Toutes ces données sont importantes pour que l’on puisse peaufiner le compte d’exploitation de l’élevage ostréicole », souligne le tavana Joël Hahe.

Dans deux mois, une nouvelle campagne de contrôle sera menée pour déterminer si le phénomène se poursuit ou s’il s’agit d’un épisode isolé.

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