À Tahiti, l’hébergement des femmes enceintes des îles demeure un problème

Publié le

Publié le 01/01/2019 à 14:37 - Mise à jour le 01/01/2019 à 14:37

Trouver un hébergement avant et après l’accouchement est un problème pour les femmes enceintes des îles. Mis à part le centre de naissance de Uturoa et de Taiohae, la majorité des accouchements se fait à Tahiti. Mais lorsque l’hospitel (hébergement de la CPS) est surchargé, les femmes enceintes sont orientées vers d’autres lieux d’hébergement. C’est le cas de la fille de Luce Tetuanui qui s’est retrouvée au foyer des jeunes filles de Paofai à quelques jours de son accouchement, sans aucun revenu.

« J’ai été très affectée par ce qui est arrivé à ma fille. Il n’y avait aucune prise en charge de ses repas. Ma fille aussi a été perturbée car financièrement, c »était très dur pour elle. C’est dommage qu’il n’y ait plus d’accouchements sur Moorea. Elle a été obligée de se rendre à Papeete et d’y rester » confie Luce.

À Moorea, le centre de naissance a fermé ses portes en 2015. C’est à la suite de cette fermeture que l’association Naître en Polynésie a vu le jour. Elle regroupe des parents et des professionnels de santé qui veulent améliorer le quotidien des familles pendant la durée qui entoure la naissance : « Ce qui nous a beaucoup choqués, et qui a beaucoup été partagé sur les réseaux sociaux, c’est l’histoire d’une maman de Tubuai qui est venue sur Tahiti en prévision de son accouchement. Mais il n’y avait plus de place à l’hospitel et elle s’est retrouvée à dormir par terre, dans la rue avec son mari et ses affaires. On lui a volé son sac à main. (…) Dans les Tuamotu, les femmes doivent partir 3 semaines voire 1 mois avant l’accouchement. Et parfois, elles doivent rester jusqu’à ce que leur bébé ait un mois. C’est compliqué pour elles et cela peut provoquer des ruptures familiales » explique Sandrine Maurice, présidente de l’association.

La CPS alloue chaque année 200 millions de CFP aux foyers d’hébergements de Tahiti. L’association, elle, essaie de faire rouvrir le centre de naissance de Moorea, mais le dossier est en attente. Elle souhaite également mettre en place un réseau de périnatalité.
 

Rédaction web avec Sophie Guébel et Jeanne Tinorua Tehuritaua 

Dernières news

Activer le son Couper le son