Il faut se frayer un chemin dans la brousse pour y accéder. Ensevelie sous les feuilles mortes et les racines, on distingue encore quelques pierres tombales et barrières indiquant l’emplacement des tombes. Sur certaines d’entre elles, on peut voir des dates. 1860, 1888, 1912…. Deux siècles nous séparent de cette époque… Papi Mate connait bien ce cimetière abandonné. Cela fait des années qu’il l’entretient par ses propres moyens.
« Il y a des tombes qu’on ne reconnait presque plus. C’était plein de tombes ici. (…) Il y a des noms connus : Barff, Brodien, Teriirere…. certains descendants sont déjà venus me voir pour me demander si je savais où leurs ancêtres étaient enterrés. »
À ce jour, difficile de quantifier le nombre de tombes sur cette colline. Pour la partie historique, le cimetière aurait servi pour inhumer les victimes de la grippe espagnole. En 1918, elle aurait tué 326 personnes à Raiatea.
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« Ça me fait mal pour ceux qui ont été enterrés ici. La commune qui a enterré les mots ici devrait faire quelque chose, un geste pour nettoyer. Chaque année, je passe la débroussailleuse, je leur parle. »
La grand-mère de Papi Mate repose également dans ce lieu. C’est ce qui le motive à l’entretenir. Mais pour combien de temps encore. Âgé, il faudra bien que quelqu’un prenne la relève pour ne peut que ce lieu sombre encore plus dans l’oubli.
Ce cimetière a été complètement fermé en 1960 lorsque le cimetière de Vaitaporo a été ouvert.