À Uturoa, un cimetière oublié

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Si les tombes des cimetières sont parées de fleurs et de sable pour célébrer la Toussaint, certaines sont abandonnées depuis des décennies. Des sépultures recouvertes par la nature, comme celles du premier cimetière communal de Uturoa. Niché au pied du Mont Tapioi, ce lieu qui abrite un pan de l’histoire de la commune est pratiquement méconnu du public. Mate Hart, habitant de Uturoa, tente par ses propres moyens d’entretenir les lieux.

Publié le 02/11/2024 à 15:44 - Mise à jour le 03/11/2024 à 15:57

Si les tombes des cimetières sont parées de fleurs et de sable pour célébrer la Toussaint, certaines sont abandonnées depuis des décennies. Des sépultures recouvertes par la nature, comme celles du premier cimetière communal de Uturoa. Niché au pied du Mont Tapioi, ce lieu qui abrite un pan de l’histoire de la commune est pratiquement méconnu du public. Mate Hart, habitant de Uturoa, tente par ses propres moyens d’entretenir les lieux.

Il faut se frayer un chemin dans la brousse pour y accéder. Ensevelie sous les feuilles mortes et les racines, on distingue encore quelques pierres tombales et barrières indiquant l’emplacement des tombes. Sur certaines d’entre elles, on peut voir des dates. 1860, 1888, 1912…. Deux siècles nous séparent de cette époque… Papi Mate connait bien ce cimetière abandonné. Cela fait des années qu’il l’entretient par ses propres moyens.

« Il y a des tombes qu’on ne reconnait presque plus. C’était plein de tombes ici. (…) Il y a des noms connus : Barff, Brodien, Teriirere…. certains descendants sont déjà venus me voir pour me demander si je savais où leurs ancêtres étaient enterrés. »

À ce jour, difficile de quantifier le nombre de tombes sur cette colline. Pour la partie historique, le cimetière aurait servi pour inhumer les victimes de la grippe espagnole. En 1918, elle aurait tué 326 personnes à Raiatea.

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« Ça me fait mal pour ceux qui ont été enterrés ici. La commune qui a enterré les mots ici devrait faire quelque chose, un geste pour nettoyer. Chaque année, je passe la débroussailleuse, je leur parle. »

La grand-mère de Papi Mate repose également dans ce lieu. C’est ce qui le motive à l’entretenir. Mais pour combien de temps encore. Âgé, il faudra bien que quelqu’un prenne la relève pour ne peut que ce lieu sombre encore plus dans l’oubli.

Ce cimetière a été complètement fermé en 1960 lorsque le cimetière de Vaitaporo a été ouvert.

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