Abel Hauata, Miss UPF 2022 : « Nous devons être reconnues en tant que femmes »

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Elue Miss Université 2022 samedi dernier, Abel Hauata a marqué l'histoire du fenua en devenant la première femme transgenre à remporter la couronne lors d'une élection de Miss. Un événement qui a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. Invitée sur notre plateau jeudi soir, Abel est revenu sur son sacre.

Publié le 04/03/2022 à 10:04 - Mise à jour le 04/03/2022 à 10:05

Elue Miss Université 2022 samedi dernier, Abel Hauata a marqué l'histoire du fenua en devenant la première femme transgenre à remporter la couronne lors d'une élection de Miss. Un événement qui a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. Invitée sur notre plateau jeudi soir, Abel est revenu sur son sacre.

Abel, la surprise a été de taille pour toi lors de ce sacre ou tu étais plutôt confiante ?

« C’est vrai qu’en prenant du recul, j’ai été très surprise automatiquement mais sur le moment, je me suis dit ‘mais pourquoi je suis surprise ?’, alors que j’étais quand même assez confiante car j’estime que j’ai tout donné et que cette victoire était juste la concrétisation de tout ce que j’ai fait ».

Les préparatifs ont été longs et difficiles, en plus de jongler avec les études ?

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« Oui, il y avait 4 mois de préparatifs donc durant 4 mois, il a fallu gérer études, Miss et Mister UPF, vie personnelle, mais aussi projets associatifs. Donc ce sont beaucoup de choses en même temps qu’il a fallu gérer ».

« J’avais tout à fait ma place avec les autres candidates »

Abel Hauata, Miss UPF 2022

C’est un sacre qui casse les codes. Pour toi, ton titre est un message pour faire avancer les mentalités aujourd’hui ?

« Oui c’est un message pour faire avancer les mentalités mais c’est aussi plus une envie d’être reconnue. Aujourd’hui, je pense qu’on est acceptées mais nous devons être reconnues en tant que femmes. Car beaucoup de personnes m’ont dit ‘mais pourquoi on n’a pas fait d’élection Miss Vahine Tane UPF ?’, alors que non, ça revient à dire qu’on n’est toujours pas femme. Donc cette élection, c’était tout à fait le moyen de dire que ‘nous sommes des femmes’, et j’avais tout à fait ma place avec les autres candidates ».

Lire aussi : Kalea, une Polynésienne au concours de Miss Trans Star International 2022

Tu comprends tout de même cette polémique où certaines personnes disent que les femmes doivent concourir avec des femmes et les transgenres avec des transgenres ?

« Bien évidemment, je comprends. Il y avait parfois des critiques très constructives. Mais un jour où l’autre, il va falloir l’accepter. On ne pourra pas l’éviter. Un jour ou l’autre ça arrivera qu’une femme trans participe aux côtés de femmes cisgenres. Et il faut l’accepter ».

Kalea Hanere va représenter Tahiti à l’élection Miss Trans Star International. Elle a évoqué son parcours du combattant pour se faire accepter ici en Polynésie, d’où son départ pour la métropole. Que faudrait-il faire selon toi Abel, pour faire avancer en Polynésie le processus par rapport au changement de sexe et d’identité pour les personnes transgenres ?

« Proposer des aides médicales afin de suivre toutes les femmes transgenres. Avec la CPS, c’est très compliqué. Il faut en discuter. […] Des aides qui existent en métropole mais qui n’existent pas encore ici. Il faut essayer de mettre en places ces aides-là ici ».

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