Le ministre du Développement des activités du secteur primaire, Frédéric Riveta, accompagné du Haut-commissaire de la République, Lionel Beffre, ont officiellement lancé, samedi après-midi, à Hiva Oa, la phase de concertation d’une grande aire marine protégée (AMP) aux Marquises, cette phase constituant la dernière étape de la création d’une AMP dans cet archipel. Dans un communiqué, la présidence de la Polynésie française précise que la phase de concertation, d’une durée maximum envisagée d’un an, est pilotée par un comité rassemblant le Pays, l’Etat, les élus de la Communauté des communes des îles Marquises (Codim), des représentants de la société civile et des usagers de l’espace maritime. Six comités de gestion représentant chaque île des Marquises, institués en 2009 pour le projet Unesco, aborderont les questions de gestion des patrimoines et engageront des discussions sur ce thème avec la population marquisienne. En parallèle, des réunions techniques seront également organisées avec les scientifiques, les professionnels de la pêche, du tourisme et des transports maritimes. Le suivi de cette phase sera réalisé par les services de la Polynésie française et de l’Etat, avec le soutien technique de l’Agence des aires marines protégées.
La Convention sur la diversité biologique recommande de protéger d’urgence les zones marines, notamment grâce à la mise en place d’aires marines protégées (AMP). L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) définit une aire marine protégée comme étant un espace géographique clairement défini, reconnu, spécialisé et géré par des moyens légaux ou d’autres moyens efficaces, visant à assurer la conservation à long terme de la nature, des services éco systémiques et des valeurs culturelles qui y sont associés. L’UICN définit six catégories génériques d’AMP avec des objectifs graduels de conservation. Ces catégories peuvent se combiner. Dans les aires marine protégées, la protection de la nature est une priorité, mais dans certaines conditions et certaines zones, elle peut être compatible avec des activités économiques notamment de pêche commerciale dont la gestion devra être encadrée.
La surface de la grande aire marine protégée des Marquises correspond à l’ensemble des eaux intérieures, territoriales, et des eaux placées sous juridiction (ZEE, zone économique exclusive), ce qui représente au total environ 700 000 km². Dans son communiqué, la présidence de la Polynésie française explique que les Marquises disposent d’un écosystème marin original, leur isolement ayant généré un endémisme exceptionnel pour de nombreuses espèces marines. Etant proche de l’équateur, les eaux marquisiennes sont riches en plancton, ce qui a engendré ainsi une vie marine luxuriante. L’abondance de poissons pélagiques et côtiers et l’observation de nombreux mammifères marins lors des campagnes scientifiques en attestent. L’académie marquisienne a proposé un nom de baptême pour cette grande aire marine protégée, « te tai nui a hau », qui est le nom de l’océan originel sur lequel Oatea et Atanua- fondateurs légendaires de la terre des hommes – ont érigé la maison marquisienne. Il signifie « grand océan du milieu » ou encore « océan de paix ».