TNTV : Vous présidez l’ARPAP, l’association pour le respect et la protection des animaux en Polynésie. S’il y avait une mesure à prendre pour les animaux, quelle serait-elle ?
Carole Couturier, présidente de l’alliance pour le respect et la protection des animaux de Polynésie : « La priorité, c’est cadrer la vente. On a déjà lancé la stérilisation, donc il n’y a pas de souci, il faut le continuer. Maintenant, c’est cadrer la vente, cadrer les pseudo-éleveurs pour éviter que beaucoup de chiens soient vendus à des gens qui ne savent pas les gérer et qu’on les retrouve dans la rue après (…). Avec des amendes, bien sûr » .
TNTV : La loi existe, mais elle est peu appliquée selon vous ?
C.C : « Sur la vente, elle n’existe pas encore. Après, tout ce qui est divagation et autres, il y a des lois qui existent, mais elles ne sont pas appliquées » .
TNTV : Vous parliez de la stérilisation il y a un instant. Est-ce que c’est facile de faire stériliser son animal, je parle du chien ou du chat, en Polynésie ?
C.C : « Alors, ça peut être compliqué, notamment sur les territoires où il n’y a pas de vétérinaires. Sur les territoires où il y a des vétérinaires et où il y a des associations, les campagnes de stérilisation permettent maintenant un accès un peu plus facile. Il reste à s’occuper des îles où il n’y a pas de vétérinaires« .
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TNTV : Y a-t-il des aides aux stérilisations ?
C.C : « Oui, les associations ont reçu des subventions. Le Pays réfléchit à de nouvelles subventions, à de nouveaux cadres, à améliorer de plus en plus pour promouvoir au maximum la stérilisation et l’identification des animaux » .
TNTV : Il y a eu aussi des morsures graves de la part de chiens sur les humains, avec parfois même des décès. Est-ce que nous comprenons suffisamment la manière dont les chiens réagissent quand on va à leur rencontre, des fois de manière impromptue ?
C.C : « On le sait statistiquement, mondialement, on n’a pas de statistique locale, mais on sait qu’une grande partie des blessures qui sont dues aux chiens, ce n’est pas que parce que le chien est très agressif, mais c’est aussi du fait de nos méconnaissances. On a des actes ou on a des positionnements qui peuvent leur faire croire qu’on est agressif vis-à-vis d’eux et ils vont mordre. Donc il faudrait aussi une bonne sensibilisation et une éducation au langage du chien, pour que nous-mêmes comprenions et qu’on évite d’avoir des actions qui peuvent être mal comprises par l’animal et se finir par une morsure (…). On espère que ça rentre dans les programmes éducatifs. Jusqu’ici, on voulait surtout agir pour limiter les nuisances des animaux et cette fois, il y a un changement de philosophie. J’ai l’impression que c’est qu’on parle du bien-être animal dans le comité de pilotage » .
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TNTV : Est-ce vraiment un changement de paradigme finalement ?
C.C : « C’est effectivement un changement parce qu’on n’est plus à juste essayer de régler les problèmes quand ils arrivent. On essaie d’anticiper, on essaie de voir comment on peut améliorer les choses, faire de la prévention comme ils font au SIGFA par exemple, pour pouvoir avoir un cadre de vie humain animal qui soit serein sur le territoire » .
TNTV : Vous souhaitez aussi, dans les associations, faire évoluer le regard qu’on porte sur les animaux, même sur les animaux qu’on a chez soi, les animaux domestiques. Pensez-vous que l’on pourrait mieux en prendre soin ?
C.C : « Je pense qu’il y a beaucoup de méconnaissances et donc les gens ne sont pas obligatoirement maltraitants, mais on a des fois des maîtres qui par manque de connaissances ne traitent pas bien leur animal. Donc effectivement ça fait partie des choses où il faut que les gens apprennent, s’intéressent à l’autre » .