C’est au Château de Vincennes, à l’entrée de Paris, que sont conservées les archives nucléaires, les documents produits par l’administration, le Centre d’expérimentation du Pacifique (CEP).
Dans les sous-sols, près de 869 cartons. À l’intérieur, quelque 165 000 documents. Les chercheurs, journalistes, citoyens peuvent demander à les consulter gratuitement. « Sur le site de Vincennes, on conserve à la fois des documents qui sont librement communicables et des documents qui sont sous dérogation, détaille Alexis Cosson-James, responsable adjoint du pôle des affaires réservées – Service historique de la défense (SHD). On est à peu près sur du 60% pour les dérogations et 40% grosso modo sur les librement communicables. »
Parmi ces documents : des rapports, des synthèses, des cartes ou encore des photos. Les documents accessibles ont fait l’objet d’un tri.
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En ont été expurgés uniquement les informations sensibles relevant du processus de fabrication d’une bombe nucléaire. « Plein de documents ont été retirés au titre de l’article 213-2 ». Les informations retirées des archives ne représentent qu’une infime minorité. « 99% du fond est tout à fait consultable par tout un chacun, et si on tombe sur des documents qui sont classifiés, (…) dans ce cas, on les passe dans une commission qui s’appelle commission déclassification et les émetteurs déclassifient ces documents à la suite d’une analyse et d’une expertise. »
Toutes les archives concernant les essais nucléaires ne sont pas conservées à Vincennes. Une partie est encore aux mains des administrations elles-mêmes, lorsqu’elles sont susceptibles d’être utilisées lors d’une procédure judiciaire. Quand il s’agit d’indemnisation des victimes des essais, c’est un cas particulier, comme l’explique Karine Perrissin-Faber, cheffe du département des publics – Service historique de la défense (SHD) : « Les familles de victimes ou les victimes des essais nucléaires ne s’adressent pas directement au service historique de la défense. Ils formulent leur demande auprès du comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires, le Civen, qui dispose de ses propres procédures, et le Civen, ponctuellement, peut être amené à formuler des demandes auprès du service historique de la défense pour des compléments d’information. »
Le travail commencé après les annonces présidentielles en 2021 touche à sa fin. Il reste une quarantaine de cartons à trier. Ils devraient l’être d’ici la fin 2024.