Ari Wong Kim : l’un des derniers témoins du Bataillon du Pacifique

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Il est le dernier soldat vivant du Bataillon du Pacifique, mais n’a jamais demandé de reconnaissance. Ari Wong Kim recevra cette année la légion d’honneur grâce à la mobilisation de l'association "Mémoire polynésienne" et de la Délégation de la Fondation de la France libre de la Polynésie conduites par son neveu Georges Buisson, Jean-Christophe Shigetomi et Christian Vernaudon. Ce dernier nous a accordé un entretien dans lequel il raconte sa rencontre l’année dernière avec Ari Wong Kim, né à Papeete d’un père Chinois et d’une mère Tahitienne. Il s’était engagé à seulement 16 ans.

Publié le 08/01/2020 à 17:06 - Mise à jour le 03/02/2020 à 13:43

Il est le dernier soldat vivant du Bataillon du Pacifique, mais n’a jamais demandé de reconnaissance. Ari Wong Kim recevra cette année la légion d’honneur grâce à la mobilisation de l'association "Mémoire polynésienne" et de la Délégation de la Fondation de la France libre de la Polynésie conduites par son neveu Georges Buisson, Jean-Christophe Shigetomi et Christian Vernaudon. Ce dernier nous a accordé un entretien dans lequel il raconte sa rencontre l’année dernière avec Ari Wong Kim, né à Papeete d’un père Chinois et d’une mère Tahitienne. Il s’était engagé à seulement 16 ans.

Toujours l’esprit vif, malgré son âge et sa perte de vision… A plus de 95 ans, Ari Wong Kim n’a jamais oublié la Seconde guerre mondiale. Un combat contre l’Allemagne nazie, aux côtés de centaines d’autres Polynésiens partis les premiers pour libérer la France. C’est en 1940, à l’âge de 16 ans, qu’Ari s’engage après avoir entendu l’appel de chefs polynésiens et de l’Eglise protestante.

« Ari va mentir sur son âge et sur son nom pour pouvoir s’engager en septembre 1940 avec tous les centaines d’autres jeunes polynésiens qui s’engagent pour rallier la France libre, partir défendre la France », précise Christian Vernaudon

Débute alors un périple qui mènera Ari à vivre la plus grande bataille pour libérer la France. Celle de Bir Hakeim, au milieu du désert de Lybie, en 1942. Après ce premier combat victorieux contre les Allemands, le soldat survivra à trois années de guerre.

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« Ari va faire la bataille d’El Alamein, il va faire la campagne de Tunisie, il va faire la campagne d’Italie, à Montecasino. Il est blessé à Montecasino. Il est soigné, détaille Christian Vernaudon. Il va faire ensuite le Débarquement de Provence. Il va être blessé à nouveau au Débarquement de Provence. »

Le conflit prendra fin en 1945. C’est seulement un an plus tard que le Bataillon du Pacifique rentre au fenua.

« En 1946, ils ne sont pas vraiment bien accueillis. Il n’y a pas de travail. Malgré le fait qu’ils ont fait la guerre, il n’y a pas de place pour eux, poursuit Christian Vernaudon. Et donc lui, Ari, décide de partir en France et il va faire toute sa vie en France. Il va se marier et travailler en France, à Paris, comme majordome, et puis après à La Samaritaine. »

Aujourd’hui, c’est aux côtés de sa seconde épouse, dans une maison de retraite en Normandie, qu’Ari a choisi de finir ses jours. Lui qui n’a jamais demandé de reconnaissance après avoir combattu a appris l’année dernière qu’il allait recevoir la Légion d’honneur.

« Soixante-dix-neuf ans après son engagement, la France reconnaît qu’il s’est engagé, souffle Christian Vernaudon. A ce jour, la France avait très peu, trop peu reconnu, que c’est ça qui fait le lien fondamental entre les Polynésiens et la France. »

L’un des derniers soldats du Bataillon du Pacifique sera fait Chevalier de la Légion d’honneur cette année. A travers lui, c’est l’ensemble des Tamari’i volontaires qui seront honorés.

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