Installé aux Etats-Unis lors des événements du 11 septembre, le député indépendantiste Moetai Brotherson se souvient encore des jours précédents les attentats, et ceux qui les ont succédés : « j’habitais dans une petite ville du Winchester et tous les matins, pour prendre mon train, je passais devant la caserne des pompiers. Et j’avais fini par me lier d’amitié avec les pompiers, donc tous les matins ils me saluaient, je les saluais, parfois je leur ramenais des bagels. Et le lendemain du 11 septembre, je suis repassé et ils étaient tous morts parce qu’ils étaient allés porter secours. Quand on allait faire nos courses, sur tous les paliers des maisons, il y avait des bougies allumées pour tous ceux qui avaient perdus quelqu’un. C’était très triste comme période ».
En Polynésie, les attentats du 11 septembre ont également eu un impact important, notamment sur le tourisme. « Il n’y a plus eu de vols pendant un temps puisque l’aérien était fermé. […] 2000, en terme de fréquentation, c’était une année historique avec 250 000 touristes en Polynésie. Et bien les navires de croisières se sont arrêtés », se remémore Nicole Bouteau, déjà ministre du tourisme à ce moment-là.
« Essayer de se comprendre, je pense que le monde se portera mieux le jour où on arrivera à faire ça ».
– Moetai Brotherson, député de la Polynésie française
Pour autant, la Polynésie avait continué à séduire une fois la peur dissipée. Pour Nicole Bouteau, il faut tirer une leçon de cette crise, quelque peu comparable à celle d’aujourd’hui sur le plan touristique : « il y a eu effectivement cette crise de 2001, puis nous avons connu également celle de 2008 et encore aujourd’hui, une crise liée à la pandémie. Celle-ci est beaucoup plus importante, beaucoup plus violente que tout ce que nous avons pu connaître jusqu’à présent. Mais la destination a toujours su se relever. […] A chaque fois que nous rouvrons notre destination, nos visiteurs sont là ».
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Avec le recul, Moetai Brotherson veut de son côté transmettre un message de paix : « je crois qu’il faut qu’on se rende compte que la Planète, c’est une sphère et on est tous dans le même bateau. C’est vrai, nous sommes des peuples variés partout où on se trouve mais au final, on est le peuple de la Terre et […] il faudrait qu’on arrive à plus se parler les uns les autres, essayer de se comprendre et ne pas forcément essayer de juger l’autre. Essayer de se comprendre, je pense que le monde se portera mieux le jour où on arrivera à faire ça ».
Un vingtième anniversaire tristement célébré à New York
New York accueillait une cérémonie marquant le vingtième anniversaire des attentats du 11 septembre, ce samedi. L’événement s’est tenu au mémorial de Manhattan où se dressaient les deux tours jumelles du World Trade Center, détruites par les attaques jihadistes d’Al-Qaïda.
Le président américain Joe Biden a présidé la cérémonie, aux côtés de ses prédécesseurs, notamment Barack Obama et Bill Clinton. Une minute de silence a été observée à 08H46, exactement vingt ans après que le premier avion piraté a percuté la tour nord.
L’anniversaire des événements du 11 septembre a été commémoré dans une ambiance particulièrement alourdie cette année, avec le retrait américain chaotique d’Afghanistan, où les talibans sont revenus au pouvoir.
« Nous n’oublierons jamais », tweete Emmanuel Macron
Un peu partout en France, les hommages se sont multipliés. Le Président Emmanuel Macron a également twitté sur son compte : « nous n’oublierons jamais. Nous combattrons toujours pour la liberté », ajoutant la traduction en anglais : « We will never forget. We will always fight for freedom ».
Nous n'oublierons jamais.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) September 11, 2021
Nous combattrons toujours pour la liberté.
We will #NeverForget.
We will always fight for freedom. pic.twitter.com/tpoquQegMI
La cheffe du RN Marine Le Pen s’est également exprimée sur son compte Twitter : « chacun garde en mémoire les images bouleversantes du World Trade Center. En 20 ans, cette menace mortelle n’a pas faibli et doit être combattue avec une détermination totale ».
« La guerre contre l’islamisme, qui a aussi durement frappé notre pays, doit être menée sans relâche. Elle sera longue, mais nous la gagnerons », a de son côté twitté le président de droite de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand.
Le chef des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, déplore également l’« assassinat de 3.000 New-Yorkais ». « Mais qu’a-t-il été fait de ces 20 ans de « guerre au terrorisme » ? Une suite de n’importe quoi guerrier et sécuritaire achevée dans la déroute à Kaboul. Il est temps de tout repenser », écrit-il.
Un événement également commémoré à Guantanamo, la prison du cerveau des attentats
Des familles de victimes du 11 septembre ont salué samedi les « héros » morts dans les attentats, lors d’une cérémonie à la base militaire américaine de Guantanamo, où est détenu le cerveau autoproclamé mais toujours pas condamné des attaques.
« Dans cette base navale, plus que partout ailleurs dans le monde, nous nous souvenons chaque jour » de ces attentats, a déclaré le commandant de Guantanamo, le capitaine Samuel White lors d’un office religieux dans la chapelle.
C’est dans cette base, située dans le sud de Cuba au bord de la mer des Caraïbes, qu’est détenu Khalid Sheikh Mohammed, qui s’est vanté d’avoir imaginé et organisé les attentats les plus meurtriers de l’Histoire. Il croupit depuis 15 ans dans une cellule de la prison ultra-sécurisée de Guantanamo avec quatre autres co-détenus, qui sont jugés par un tribunal militaire d’exception.
Les cinq hommes, accusés de « meurtre » et d' »actes terroristes », risquent la peine de mort. Les audiences, interrompues par la pandémie de Covid-19, ont recommencé cette semaine, en présence de familles de victimes.
« Il y a eu beaucoup de héros ce jour-là », a dit Elizabeth Berry, dont le frère Billy Burke, pompier, est mort au World Trade Center de New York, en évoquant ces premiers secouristes qui ont fait évacuer les tours jumelles dans lesquelles s’étaient écrasés deux avions. « Dans l’un des pires jours de notre histoire, nous avons aussi vu le meilleur de l’humanité », a-t-elle ajouté.