Au fenua, des résultats « uniques à l’échelle internationale » pour le cannabis thérapeutique

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Moetai Brotherson ayant annoncé la légalisation du cannabis thérapeutique pour la fin de l'année, les professionnels de santé s'organisent. Selon le Dr Éric Parrat, Président de l'association Honoea et pneumologue au CHPF, les résultats des études sur ces produits au fenua sont "uniques à l'international". "On est prêts. Les autorités médicales, le Conseil de l'Ordre des médecins, le Conseil de l'Ordre des pharmaciens ont donné un avis favorable" , a-t-il rappelé.

Publié le 05/05/2024 à 11:15 - Mise à jour le 05/05/2024 à 11:44

Moetai Brotherson ayant annoncé la légalisation du cannabis thérapeutique pour la fin de l'année, les professionnels de santé s'organisent. Selon le Dr Éric Parrat, Président de l'association Honoea et pneumologue au CHPF, les résultats des études sur ces produits au fenua sont "uniques à l'international". "On est prêts. Les autorités médicales, le Conseil de l'Ordre des médecins, le Conseil de l'Ordre des pharmaciens ont donné un avis favorable" , a-t-il rappelé.

TNTV : Vous avez pu rencontrer le président du Pays, ce samedi. Quel était l’objet de cette rencontre et quelles ont été vos doléances ?
Dr Éric Parrat, Président de l’association Honoea et pneumologue au CHPF :
« On souhaitait d’abord faire le point sur cette loi de pays qui doit passer sur le cannabis médical. En France, il y a une expérimentation qui est menée au niveau national dans les hôpitaux, et les malades en métropole peuvent déjà bénéficier du cannabis médical. Or cette expérimentation n’a pas été menée ici. Nous nous sommes interpellés très régulièrement par nos malades (…) C’est pour reconnaître son usage comme un médicament dans une liste de maladies connue, notamment dans les maladies neurologiques où c’est plutôt le CBD, mais aussi dans les maladies carcinologiques et en particulier dans les soins palliatifs, dans la prise en charge de la douleur (…) Je dirais qu’on est prêts. Les autorités médicales, le Conseil de l’Ordre des médecins, le Conseil de l’Ordre des pharmaciens ont donné un avis favorable » .

TNTV : Justement le président avait, il y a un an, demandé une étude, une thèse sur le cannabis thérapeutique.
E.P :
« Le président a été clair, sachant les polémiques inutiles qui tournent autour de ce produit qui, avant les années 70, était considéré comme un médicament et a été rayé d’un seul coup de cette liste. Il nous a commandé une étude pour pouvoir mettre en place un programme de lutte et de prévention contre les addictions, les toxicomanies. Et bien entendu nous, professionnels de santé, nous en sommes très fortement demandeurs. Nous luttons au quotidien contre les addictions (…) On s’était engagé auprès de lui de faire cette étude avec l’objectif de pouvoir prouver qu’en inscrivant le cannabis comme médicament, on pourrait le valoriser dans ce cadre-là et en faire un argument fort de prévention et de lutte contre les addictions. Nos résultats, que je ne peux pas vous donner, le prouvent. Nous avons des résultats très étonnants » .

TNTV : Vous allez les divulguer très bientôt ?
E.P :
« Le président s’est engagé à accueillir la soutenance de cette thèse à la présidence. C’est toujours public. Le but, c’est que toute la population puisse profiter de ces résultats qui sont uniques à l’échelle internationale. On peut faire des travaux en Polynésie extraordinaire » .

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TNTV : Où en est le dossier de la loi de Pays concernant le cadre légal et les autorisations d’utilisation de médicaments à base de cannabis ? Est-ce que vous avez été rassuré en voyant le président aujourd’hui ?
E.P :
« Oui, tout à fait rassuré. 90% des éléments sont disponibles dans cette loi de pays. Elle sécurise la situation, elle respecte la loi française, c’est très important. On avait des questions sur le timing, notamment quand est-ce qu’on allait pouvoir disposer de ces médicaments ? Normalement, en fin d’année, les arrêtés étaient prêts pour que nous puissions disposer des médicaments dans les meilleurs délais possibles, très certainement dans un premier temps par une importation (…) On soutient la mise en place d’une filière économique » .

Lire aussi – Cannabis thérapeutique : les professionnels dans l’attente d’un cadre juridique

TNTV : Vous défendez l’intérêt du développement d’une filière économique et sociale. Comment allez-vous pouvoir mettre tout cela en place ?
E.P :
« Par deux voies. Premièrement, une filière de production sécurisée. On a démontré que les producteurs, les transformateurs, l’Institut Mallardé, l’hôpital, tout le monde était prêt à garantir la qualité du produit, son dosage, sa sécurité. Ensuite, par la voie que vous m’entendez souvent défendre, celle des néotradis praticiens qui sont en place, notamment aux urgences de l’hôpital, sur laquelle on fait une autre étude pour démontrer leur efficacité. Ils sont prêts à attendre ce médicament dans la tradition polynésienne, qui est celle du taurumi (massage traditionnel utilisant des huiles à base de cannabis thérapeutique – NDLR) et à la sécuriser totalement avec nous dans le cadre d’une recherche(…) Au-delà d’un produit, on pourrait même avoir une procédure de soin. Et bien entendu, ce sera un atout fort pour exporter notre produit, parce qu’actuellement, la France métropolitaine achète à d’autres pays, alors que ça pourrait venir des territoires d’outre-mer, en particulier de Polynésie » .

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