Bientôt jugé pour avoir tué un homme sur la route, il conduit en état d’ébriété

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Publié le 31/01/2018 à 17:22 - Mise à jour le 31/01/2018 à 17:22

« Trop c’est trop ! », a tonné le procureur de la République, ce jeudi, dans la salle d’audience. Face à  lui : un quadragénaire, épaules voûtées. Cet habitant de Teva i Uta comparaissait devant le tribunal correctionnel pour avoir conduit sous l’emprise de l’alcool, le 26 janvier.

A la fin de sa journée de travail, le chauffeur de poids lourd boit de l’alcool avant de prendre le volant. Vers 21 heures, les forces de l’ordre le contrôlent sur la route. Les tests révèlent 1,2 gramme d’alcool par litre de sang. Des faits qui rappellent à la justice que le prévenu est mis en examen pour homicide involontaire… au volant. 

En août 2015, ce père de trois enfants a ôté la vie d’une autre personne sur la route. Pour cet homicide involontaire avec circonstances aggravées que sont le délit de fuite et l’alcool, le quadragénaire n’a pas encore été jugé. Il le sera en avril prochain. 

« COMBIEN DE FOIS ? »

Ce jeudi, devant le tribunal, l’homme ne dit presque rien. Dans la salle, c’est l’incompréhension. La présidente s’exclame, agacée :

« Pour un contrôle, combien de fois avez-vous conduit sous l’emprise de l’alcool ? Pour un contrôle, il y a eu beaucoup d’autres vendredi soir… »

Après les faits d’août 2015, le prévenu s’est vu retirer le permis pour une durée de trois mois et a passé cinq mois en détention à Nuutania. Chef de famille, il est le seul à ramener de l’argent dans le foyer. Après avoir retrouvé son permis, il a retrouvé un emploi. La présidente du tribunal s’interroge :

« La justice a eu à votre égard des décisions assez bienveillantes. A-t-elle eu raison ? Buvez-vous souvent le soir chez vous ? »

Pour le procureur de la République, ce cas pose le problème du traitement des affaires d’homicide involontaire routier. Il souligne :

« Très souvent, il y a des mises en détention provisoires et des remises en liberté assez rapide. Mais les dossiers n’arrivent que tardivement à la barre. »

Il présente ensuite ses réquisitions. Sur un ton plus vindicatif, il lance :

« Dans un cas comme celui-ci, il y a une exemplarité supplémentaire à montrer ! »

Le procureur de la République requiert une peine de prison ferme d’au moins quatre mois. Il demande aussi à la cour de prononcer une suspension de permis d’une durée minimum de six mois. Lorsque le prévenu sera jugé en avril pour l’homicide involontaire, son permis pourrait être annulé.

La défense rappelle que le prévenu est le seul à subvenir aux besoins de sa famille. L’avocate demande que son client fasse l’objet d’un permis blanc. Pour elle, « une incarcération n’est pas nécessaire. »

Le tribunal a condamné le quadragénaire a six mois d’emprisonnement avec mandat de dépôt et une suspension de permis de 12 mois. Le père de famille sera à nouveau devant la justice en avril. Jugé pour homicide involontaire, il encourt 10 ans de prison, 150 000 euros d’amende, une suspension de permis et son annulation.
 

Amélie David

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