À Taravao, l’entreprise Technival valorise 100 000 m3 par an de déchets verts pour produire du compost. Ces sacs seront livrés à Tahiti et dans les îles. Et pas question qu’ils soient infestés par des organismes nuisibles aux végétaux : bactéries, vers, champignons mais aussi par la petite fourmi de feu. Dans une démarche de qualité, l’entreprise a obtenu un agrément du service biosécurité. « Une des exigences de la biosécurité pour obtenir l’agrément était notamment qu’on puisse avoir la certification entreprise protégeant la biodiversité qui nous impose d’avoir une vigilance et des procédures de contrôles et traitement, si nécessaire, concernant trois espèces particulièrement invasive comme la petite fourmi de feu, le vers de Nouvelle-Guinée ou l’escargot carnivore » indique Jade Geskis, responsable hygiène, sécurité et environnement à Technival.
En amont, les déchets verts sont contrôlés sur les sites de broyage à Tipaerui et dans la zone de la Punaaru. Sur le site de valorisation, le compost suit lentement un processus naturel pour écarter les risques phytosanitaires.
Les déchets verts montent en température jusqu’à 70 degrés, puis refroidissent après avoir été retournés plusieurs fois. Il faut compter 5 mois entre la biodégradation des déchets organiques et la maturation du compost..
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15 sondes permettent de contrôler en temps réel l’évolution de la température. « On fait des suivis de températures exigés par la biosécurité pour être sûrs que le produit monte bien à une certaine température, ce qui va permettre de légitimer qu’il n’y a pas de prolifération de champignons et d’autres bactéries qui peuvent être nuisibles et pathogènes pour les îles » précise Jade Geskis.
Ce process permet de fournir un produit sain. C’est une garantie pour le client et pour l’environnement. L’entreprise agréée n’échappe cependant pas aux contrôles des services de biosécurité. L’agrément peut être retiré en cas de manquement aux règles établies. « On donne aux entreprises certaines recommandations, notamment pour les entreprises comme Technival qui sont déjà certifiées Diren. Et elles ont un plan de gestion, donné par le bureau d’étude. Avec nos visites, cela nous permet également d’avoir toujours un contrôle sur l’entreprise agréée » explique Raihei White, phytopathologiste.
Sans cet agrément, la société devait traiter systématiquement tous ses sacs au service biosécurité avant leur expédition dans les îles. 20 par semaines, pas plus. Aujourd’hui, le traitement au bromure de méthyl n’est plus nécessaire, et l’entreprise peut livrer deux fois plus.