Bus : « pour la sécurité, rien n’a été fait » estime le syndicaliste Mahinui Temarii

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Chez les transporteurs, la grève qui aurait dû débuter lundi n'aura pas lieu. Le délai réglementaire n'a pas été respecté entre le dépôt de préavis et la date annoncée d'entrée en grève. Un nouveau préavis doit être déposé. Les négociations devraient donc se poursuivre. Mahinui Temarii, secrétaire général du syndicat RTP-Aro no porinetia était l'invité de notre journal samedi.

Publié le 18/08/2024 à 11:31 - Mise à jour le 20/08/2024 à 11:39

Chez les transporteurs, la grève qui aurait dû débuter lundi n'aura pas lieu. Le délai réglementaire n'a pas été respecté entre le dépôt de préavis et la date annoncée d'entrée en grève. Un nouveau préavis doit être déposé. Les négociations devraient donc se poursuivre. Mahinui Temarii, secrétaire général du syndicat RTP-Aro no porinetia était l'invité de notre journal samedi.

Tahiti Nui télévision : Mardi, un préavis de grève a été déposé avec pour objectif qu’elle soit effective à la rentrée scolaire. Finalement, on l’a vu, ça ne va pas se passer comme prévu. Qu’est-ce que ça va changer pour vous ?
Mahinui Temarii, secrétaire général du syndicat RTP-Aro no porinetia :
« C’est une bonne chose puisque tout le monde va travailler à la rentrée, tout le monde sera là. »

TNTV : Les syndicats représentatifs, contrairement à vous, s’opposent à la grève pour entamer des discussions. Comment expliquez-vous ces désaccords ?
Mahinui Temarii : « La représentativité au niveau du Pays, c’est pour les élections, c’est pour tous les secteurs où le Pays doit appeler les syndicats. Nous, ce sont des syndicats qui ont été approuvés par le procureur. Donc, on a déposé notre statut et ça a été approuvé, donc c’est bon. »

TNTV : Et comment expliquez-vous ces différences entre vous ?
Mahinui Temarii : « Je ne vais pas l’expliquer, c’est à eux d’expliquer, puisque ce sont eux qui disent qu’on ne peut pas. C’est prévu dans le Code du travail et c’est prévu par l’inspection du travail. »

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TNTV : revenons sur Xavier Chung Sao le responsable financier des quatre sociétés de transport de Tahiti, qui aurait, je cite, « séquestré » quatre employés qui sont syndicalistes pendant plusieurs heures. Ce sont pourtant des accusations que lui dément.
Mahinui Temarii :
« Oui, c’est un peu facile. J’ai appelé moi-même. J’ai demandé pourquoi on les a mis dans ce local. Ça n’a jamais été fait, mais aujourd’hui oui. D’après Willy, c’est prévu, c’est nouveau, mais pourquoi il n’y a que quatre personnes ? Et ce sont nos représentants qui sont là-dedans. Donc pour moi, c’est vraiment un problème. J’ai appelé, j’ai demandé d’expliquer par écrit pourquoi ce ne sont que les quatre personnes qui doivent rester là-dedans. Cette personne ne veut pas écrire.« 

TNTV Et suite à cet événement, vous aviez annoncé adresser une lettre au procureur. C’est chose faite ?
Mahinui Temarii :
« C’est déjà fait. La lettre a été envoyée d’abord à l’inspection du travail et j’ai suivi, parce que je ne peux pas accepter tout. Ce n’est pas une question d’avoir de mauvaises pensées, mais on ne peut pas accepter ça. C’est le même problème qui va se passer à Moorea. À Moorea, le gérant de l’entreprise Warren, qui a parlé dans Tahiti Infos et a dit qu’il prend en charge les problèmes d’irrégularité sur le transport parce que c’est vraiment grave. C’est mise en danger d’autrui. Je ne peux pas laisser passer ça et je vais déposer plainte là-dessus. »

TNTV : Dans le préavis de grève, il y a 18 points de revendications. Le premier est la mise en place du projet de convention collective. Ça fait plus d’un an que vous la négociez, que vous l’attendez. Qu’est-ce qu’elle changera pour les employés ?
Mahinui Temarii :
« Ce qui va changer, c’est d’améliorer leur vie au travail. Il y en a qui travaillent depuis 25 ans. Les heures supplémentaires sont payées au lance-pierre. L’ancienneté, aujourd’hui, ça y est, l’ancienneté est payée. Mais avant, il n’y avait pas ça. Le problème, ce n’est pas l’employeur, c’est nous le problème, les syndicalistes. Les cinq centrales syndicalistes ont travaillé dans toutes ces entreprises de bus. On n’a rien fait. Il n’y a pas de convention, il n’y a pas de grille. J’ai vu ce jeune homme qui disait qu’il y a déjà une grille salariale. Mais il ne sait pas lire, ce monsieur-là. Il ne sait pas ce que c’est qu’une grille salariale. »

TNTV : Concernant l’attente de la convention collective, selon vous, la faute ne revient pas qu’à la direction de l’entreprise, le Pays est également en cause, a également sa part de responsabilité.
Mahinui Temarii :
« Il faut savoir qu’entre le Pays et l’entreprise, il y a une convention qui est signée entre eux et que l’entreprise doit respecter. C’est-à-dire que pour la sécurité, rien n’a été fait. Et le syndicat est là pour soutenir l’entreprise parce qu’on est obligé de soutenir l’entreprise. Mais le problème, la sécurité, ce n’est pas nous. Ce n’est pas nous qui devons mettre en place, c’est l’entreprise qui doit mettre en place. Il y a beaucoup de personnes qui ont été tabassées et je remercie la personne qui a pris des films, parce que je n’ai jamais vu ça. J’en ai entendu parler, j’ai vu des chauffeurs blessés un an d’ITT. Ça, j’ai vu ça. Mais dans le bus, non, je n’ai pas vu. Il y en a qui nettoient leur bus et qui tombent. »

TNTV : Une fois que le nouveau préavis de grève sera déposé, si vous ne parvenez pas à vous entendre et que la grève devient effective, quelles seront les conséquences pour les quelques 50 000 usagers et quotidiens de ces transports en commun ?
Mahinui Temarii :
« Il n’y aura plus de transports et tous les chauffeurs vont arrêter sur Tahiti et sur Moorea. Ils vont arrêter parce que sur Moorea, c’est vraiment grave. L’employeur est en train de trier les chauffeurs. Pourquoi ils veulent trier les chauffeurs ? Quand il y a un problème. Par exemple, il y a des bus qui n’ont pas de papier. Ça a été autorisé par le ministre. C’est ce que j’ai vu dans Tahiti Infos. Le ministre est au courant. Il a dit « Prends le camion, ne t’en fais pas, il n’y a pas de problème». Alors que ce camion n’a pas été vérifié par le transport. Il n’y a pas de papier, c’est un sans-papier. C’est un sans-papier, on ne peut pas accepter ça. C’est mise en danger d’autrui. Il y a même des chauffeurs qui ont des maladies épileptiques qui conduisent. Et il y a eu des accidents. (…) On ne peut pas accepter ça. Et pour eux, ce n’est pas grave. Pour le ministre, ce n’est pas grave. »

TNTV : Quand auront lieu les prochaines négociations avec RTCT ? Vous avez déjà une date ?
Mahinui Temarii :
« Il faut poser la question au patron parce que ce sont eux qui doivent nous inviter. Quand on dépose le préavis, il faut qu’on négocie en cinq jours. Donc c’est à eux de nous envoyer les invitations. »

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