La sensibilisation et la prévention au cancer du sein sont au programme d’Octobre Rose. En Polynésie française, on détecte environ chaque année 120 nouveaux cas. Pourtant, 25 ans après le premier Octobre Rose, la participation des femmes au dépistage organisé baisse depuis quelques années, tombant même en dessous de 50% en 2017 en France. En Polynésie, le taux est seulement de 30%, bien loin des 70% des pays nordiques :
« On a encore du travail à faire » déplore Patricia Grand, présidente de la Ligue contre le cancer en Polynésie qui rappelle que le dépistage du cancer est fondamental, et qu’il est gratuit tous les deux ans après 50 ans.
>>> Lire aussi : Octobre Rose : Faa’a sensibilise au dépistage du cancer du sein
« Avec la mammographie, les radiologues vont pouvoir trouver des cancers très petits, de la taille d’un grain de riz. Lorsque le diagnostic aura été posé, la patiente pourra ensuite avoir un traitement léger, sans avoir une ablation du sein, sans faire de chimiothérapie, mais un peu de radiothérapie, et c’est tout. Et parfois, de l’hormonothérapie. Alors que si on attend, cela peut être une ablation totale, une chimiothérapie etc. » avertit-elle.
>>> Lire aussi : Cancer du sein : Le mois d’octobre sera rose à Papara
C’est qu’en Polynésie, les femmes ont tendance à ne pas aller se faire dépister, par peur du diagnostic : « Oui, on a le droit d’avoir peur, mais pour être rassurée, il faut faire une mammographie justement. Toutes les boules ne sont pas des cancers. Plus vite on se fait soigner, plus on a de chances » déclare Patricia Grand. Aussi, trop de femmes privilégient les ra’au Tahiti avant d’aller consulter : « Les ra’au Tahiti ne sont pas mauvais en soutien, mais pas ‘à la place de’. Malheureusement, il y a un nombre croissant de patients, cancer du sein ou pas, qui vont d’abord se soigner aux ra’au tahiti. C’est une perte de temps : les femmes arrivent ensuite avec des cancers énormes qui ne sont pas guérissables ».
Rédaction web avec Laure Philiber