23%. C’est l’augmentation des cas de cancer observée en Polynésie française, ces cinq dernières années. Vieillissement de la population, progression continue des maladies chroniques, « démocratisation » du dépistage. Les raisons sont nombreuses pour expliquer ce chiffre en progression. Le risque de décès reste plus important pour une partie de la population. En effet, le rapport constate une « plus forte mortalité par cancer chez les individus en situation de précarité ».
Et pour bien des raisons. « En effet, on a vu que chez les personnes qui vivaient dans des milieux plus précaires, qu’il y avait plus de mortalité, confirme Teanini Tematahotoa, médecin et directrice de l’ICPF. Alors, ça peut se retrouver à plusieurs niveaux, tout d’abord, ça peut être des personnes qui ont un mode de vie qui les rende plus à risque de cancer. Plus de tabagisme, plus de consommation d’alcool, plus d’exposition professionnelle à certains risques. »
Mais le mode de vie n’est pas la seule raison de cette mortalité plus importante. Moins forte adhésion aux messages de prévention, voire d’une méfiance au système de santé qui conduit à un retard de dépistage et donc à une mort plus certaine. Laurent Stien, est médecin obstétricien et responsable des opérations d’accompagnement de dépistage du cancer pour les personnes éloignées des soins. En ce mois d’octobre rose, il œuvre avec l’opération « Tarona Tere », dédiée au cancer du sein. Homme de terrain, pour lui, le souci est avant tout l’incompréhension.
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« C’est plus une méconnaissance. L’absence de vision de leur intérêt à prendre soin d’elle parce qu’elle ne comprenne pas le sens du dépistage. Si elles n’ont pas mal, si elle ne sente pas de boules dans leurs seins, elles se disent « qu’est-ce que je vais perdre mon temps pour un dépistage ?« . »
Le prochain plan cancer du Pays devrait comporter des mesures visant à instaurer l’observation sociale des cancers.