La chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers (CCISM) voit les choses en grand. Finis les bâtiments du Pôle Entreprises actuel, l’institution veut s’installer dans un pôle de convergence économique neuf. Un projet d’une surface de 6 800 m² pour accueillir le public sur 6 niveaux. De quoi offrir des bureaux et des espaces de formation pour ses partenaires, selon son vice-président Clet Wong.
« Nous voulons finaliser l’objectif de réaliser le guichet unique, confie-t-il. Il y aurait un ainsi un étage entier consacré aux services rattachés à ce guichet unique, que ce soit l’ADE (Agence de Développement Économique), la Sofidep, Initiative Polynésie Française » .
La CCISM prévoit ainsi de démolir le Pôle Entreprises actuel avant fin 2023. Les services devaient ainsi être temporairement transférés dans les anciens locaux du magasin d’ameublement tout proche. Un déménagement prévu les 1er et 2 juin mais retardé, entre autres, par l’opposition du syndicat A ti’a i mua, qui a déposé un préavis de grève vendredi dernier* (Voir encadré ci-bas).
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Ce projet ne manque pas d’attirer l’attention, d’autant plus que les élections consulaires renouvelant les membres de la CCISM sont programmées pour le 27 juin prochain. Mais, selon la liste du président sortant Stéphane Chin Loy, la construction d’un tel pôle est une évolution logique compte tenu des attentes des usagers, « notamment des patentés » , glisse M. Wong.
Pour financer ce bâtiment moderne dont l’architecture répond à la norme haute qualité environnementale, la CCISM compte sur une subvention de l’État, un prêt bonifié de la caisse des dépôts et le soutien de l’agence française de développement (AFD). La CCISM étant propriétaire du foncier depuis 2010, l’opération s’annonce rentable. D’ailleurs, la Chambre de commerce reçoit déjà des demandes d’occupation des locaux.
*À quelques jours des élections consulaires, un préavis de grève déposé par A ti’a i mua
Le syndicat A ti’a i mua, représentant le personnel de la chambre de commerce, d’industrie, des services et de métiers (CCISM), a déposé un préavis de grève vendredi dernier. Alors que les membres de la CCISM seront renouvelés le 27 juin prochain, la grève pourrait prendre effet ce jeudi, à 0h00.
Un timing qui n’est, selon la représentante A ti’a i mua Audrey Lhies, pas lié aux élections : « Cela fait des années que des dossiers de RPS (risques psycho-sociaux) existent, depuis 2017, insiste-t-elle. Dix conseillers avaient déposé un dossier, à l’époque. Cela fair des années que l’on tente le dialogue social, que l’on saisit l’inspection du travail, sans résultat« . Le syndicat mentionne en outre le nombre important d’arrêts maladie longue durée déposés ces dernières années à la chambre.
Quatre points de revendication ont été remontés par le syndicat. D’abord, la demande d’un audit ciblant les ressources humaines, et la dissociation du département de la direction des affaires financières. Ceci, afin de rééquilibrer les moyens humains dans les différents services et de faire souffler le personnel, notamment au CDFE (Centre de Formalité des Entreprises), où le flux est « important » pour répondre aux demandes des patentés et où les agents travaillent « pratiquement non-stop » . « On est prêts à mettre en place cet audit, indique Mme Lhies. C’est surtout la direction qui a peur de voir la réalité » .
Autre point important, le respect du code du travail pour les usagers et les employés du siège. Le déménagement dans les locaux du magasin d’ameublement voisin, initialement prévu les 1er et 2 juin, ont été retardés après l’opposition d’A ti’a i mua. « Il faut réunir le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) pour cela. Or, on nous a dit qu’il serait réuni le 23 juin, soit après le déménagement? C’est impossible. On doit vérifier que les autorisations de s’y installer ont bien été données par la ville de Papeete » , poursuit Mme Lhies. Autre problème soulevé par le syndicat : l’absence de confidentialité dans ces locaux temporaires, où « l’on entend tout ce qui est dit, au point de pouvoir piquer l’idée d’un concurrent qui demande des conseils à côté » .
À travers les élections consulaires, les entrepreneurs élisent les chefs d’entreprises qui seront à la tête de la CCISM pour les 5 prochaines années. Les objectifs des candidats seront dévoilés le 20 juin prochain.