Ils ont laissé 17 jours aux autorités pour réagir, en vain. Les chefs de service de l’hôpital du Taaone ont déposé, jeudi 30 mai, leur démission. Une première au fenua. La majorité d’entre eux ne parvient plus à diriger des équipes et à soigner les patients sans un minimum de moyens. « Il y a une quinzaine de jours, on a fait une lettre commune pour expliquer nos inquiétudes, nos difficultés à gérer nos services, nos inquiétudes vis-à-vis du fonctionnement de l’hôpital, du manque de financement et des moyens de plus en plus réduits dans cet hôpital, rappelle Laure Baudouin, cheffe du service anesthésie-réanimation et vice-présidente de la Commission médicale d’établissement du CHPF. Nous ne pouvons plus exercer nos fonctions de chefs de service. Nous avons donné une intention de démission. Quinze jours après, nous n’avons rien vu arriver, nous n’avons pas eu de discussion en direct ni avec le président, ni avec notre ministre de tutelle, ni avec notre direction générale. Il faut ajouter à ça l’intervention qu’il y a eu à l’assemblée. Ça nous a semblé très dur de continuer à exercer nos fonctions et à faire fonctionner l’hôpital. »
Si l’Assemblée a voté une enveloppe de près de 3 milliards 700 000 Fcfp, vendredi dernier, en faveur de l’hôpital, lors de l’examen du collectif budgétaire : cela ne suffit pas à régler tous les problèmes que rencontre le personnel soignant. « On voudrait que l’argent qui est insufflé par l’hôpital et qui a été donné par le ministre serve avant tout à avoir des soignants pour prendre en charge les patients. (…) Il faut qu’on arrive à améliorer certains fonctionnements dans le service. »
Sollicité, le ministre de la Santé ne souhaite toujours pas répondre à nos questions. Mais depuis le dépôt de leur démission, les représentants du personnel ont été reçus au ministère.
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La direction de l’hôpital n’a pas non plus accepté de s’exprimer, même pour soutenir ses chefs de service.
Le gouvernement, la direction, et les représentants du personnel ont rendez-vous mardi après-midi, à la direction de la Santé, pour le conseil d’administration de l’établissement.