Comment se portent aujourd’hui les entreprises polynésiennes ? Y en a-t-il beaucoup en difficulté ?
Il y en a beaucoup moins. On a passé la crise sanitaire et l’on peut dire que l’année 2022 est un bon cru car beaucoup d’entreprises se sont montées. Donc les choses se sont améliorées très nettement. Mais après les crises successives que l’on a connues en Polynésie sur ces 15 dernières années. Ça va mieux mais il faut continuer à créer des entreprises. Il faut créer des entreprises pour créer de l’emploi. S’il n’y a pas d’entreprises, il n’y aura pas d’emploi.
Vous estimez que les entreprises ont trop payé et qu’elles continuent de le faire. Craignez-vous de nouvelles augmentations avec l’inflation ?
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C’est ce que l’on va demander aux politiques. Si l’on veut créer de l’emploi, il ne faut pas trop ponctionner les entreprises. Elles participent déjà à tout. Malheureusement, il y a de moins en moins de gens qui ont envie de monter des entreprises avec des salariés (…) En 2011, nous avions 6578 entreprises avec des salariés, en 2022 on en a 5386. Il nous en manque plus de 1200. On a donc encore du travail pour revenir aux chiffres de 2011, c’est-à-dire d’avant la crise. Il faut redonner le goût aux Polynésiens de créer des entreprises et d’embaucher des salariés.
Si l’inflation continue d’augmenter, le SMIG va suivre la même tendance. Est-ce un souci pour les entreprises ?
C’est un cercle vicieux. On augmente les prix, donc il faut augmenter les salaires etc. Il faut sortir de ce cercle vicieux. Les tendances à l’étranger, c’est que l’inflation freine. On espère beaucoup qu’en 2023, l’inflation freinera chez nous. On vit au mois le mois (…) mais il faut absolument que ça cesse. La vie coûte cher (…) et pour les entreprises ça coûte encore plus cher. N’oubliez pas que quand vous donnez de l’argent à un salarié, il y a les charges patronales qui s’additionnent, donc le coût du travail augmente. Et si le coût du travail augmente, on vend moins et l’on créé moins d’emplois.
Vous avez soutenu la mise en place de la contribution de solidarité. Aujourd’hui la répartition de ces fonds pose problème au sein de la Caisse de Prévoyance Sociale. Allez vous suivre avec attention leur utilisation ?
Oui, on est toujours dans la même dynamique. Cet argent doit aller combler les coûts que l’on avait détectés et cet argent doit vraiment servir à ça (…) On va surveiller ça en début d’année. C’est le rôle des organisations patronales, et de celles des salariés, de faire en sorte que cet argent soit bien utilisé.
Vous estimez que l’année 2023 sera celle de tous les dangers. Pourquoi ?
C’est comme ça tous les 5 ans. Ce sont les élections. Les gens arrivent avec des programmes. Certains sont lucides, bien montés, mais d’autres arrivent avec des propositions qui peuvent faire mal à l’entreprise. C’est notre rôle de prévenir que faire mal à l’entreprise, c’est faire mal à la Polynésie (…) Il faut donc bien observer les programmes des uns et des autres (…) pour pas qu’il n’y ait de choses proposées contre l’intérêt des entreprises ?
Vous appelez à plus de stabilité politique….
On a connu, vous vous souvenez, 12 gouvernements en un an et demi, autonomistes, indépendantistes. Peu importe. On travaillera avec celui qui sera avec nous. Ce que l’on souhaite, c’est qu’il y ait des gens compétents. On ne veut plus retrouver de ministre qui, entre guillemets, joue à la Playstation dans son bureau. On veut des gens qui s’occupent de la vie des Polynésiens, qui font avancer les choses en Polynésie. On a besoin de créer de l’emploi pour nos enfants.