Après la création d’un portefeuille ministériel dédié à la condition animale en 2023, puis celle du comité consultatif pour le bien-être animal, en 2024, ce dernier s’est réuni pour la première fois le jeudi 6 mars. Seize représentants, associatifs ou institutions, ont pu formaliser les progrès faits en matière de protection animale, et notamment la gestion par le Pays et les associations des chiens errants. Un sujet sur lequel la Polynésie française est régulièrement pointée du doigt, malgré de nombreuses campagnes de stérilisation et de vaccination.
Chargée du bien-être animal, Karine Bonetto cherche à éviter l’euthanasie des chiens de fourrière, abandonnés à leur sort. « On parle d’une problématique de politique publique, liée à la surpopulation des chiens errants et divagants. Mais au-delà de cette problématique qui est forte, il y a derrière la volonté du bien-être animale pour faire en sorte que les hommes et les animaux vivent de manière harmonieuse ensemble » , insiste-t-elle.
Sa mission : identifier des solutions et définir un plan d’action pour le bien-être animal. Une politique pleinement partagée par le SIGFA (Syndicat Intercommunal pour la Gestion de la Fourrière Animale) , à Punaauia, où l’on apprend aux jeunes chiens à surmonter la peur pour prévenir l’agressivité.
– PUBLICITE –
Lire aussi – 2 ans du SIGFA : une deuxième chance pour 70% des chiens de la fourrière
« Tout le travail qu’on a fait avec ce chien fait qu’aujourd’hui, il est adorable, super proche des humains, donc on a réussi à lui redonner confiance en lui, à lui redonner confiance en ses congénères, assure le directeur du syndicat intercommunal pour la gestion de la fourrière animale Matairii Maire. Aujourd’hui il peut être adopté, parce qu’on est très attentif à son bien-être » .

Des efforts qui permettent à 75% des chiens recueillis par le SIGFA d’être sauvés. Des chiffres rares : selon le directeur du syndicat, ce taux est inférieur à 2% dans d’autres communes. Pour le Comité Consultatif et le ministre de l’Environnement Taivini Teai, à qui échoit le portefeuille de la condition animale, ces chiens pourraient aussi jouer un rôle essentiel dans la création de nouveaux métiers. « On voit qu’il y a une demande de plus en plus forte de la part des associations environnementales, des communes, pour avoir cet appui sur des agents canins qui seraient intéressants pour lutter contre le rat. Ce sont également des réflexions sur ces animaux qui peuvent apporter un soutien aux personnes qui sont handicapées, aux personnes âgées » , suggère-t-il.
Si le premier Comité consultatif visait à établir des lois de protection pour les animaux et à réguler la population via la stérilisation, le prochain, qui se déroulera lundi prochain, abordera les transports des animaux vivants, les fichiers d’identification territoriaux et la question des morsures en Polynésie.