Ce déplacement conjoint État-Pays, est l’occasion de visiter les principales réalisations auxquelles l’État et le Pays ont pris part financièrement, et de procéder à plusieurs inaugurations.
Arrivée sur place, la délégation s’est tout d’abord rendue à l’école primaire Maputeo, où elle a été accueillie par les élèves et l’équipe pédagogique. À l’occasion de la cérémonie d’inauguration, Edouard Fritch a prononcé une allocution détaillant les chantiers financés sur Rikitea pour l’amélioration de la vie quotidienne des habitants et revenant sur le fait nucléaire en ce 2 juillet, 56ème anniversaire du premier tir nucléaire Aldebaran en 1966, premier d’une longue série de 193 essais atmosphériques et souterrains qui marquèrent profondément le destin de la Polynésie française. Un sujet encore sensible pour les Polynésiens dans leur ensemble et la population de l’archipel des Gambier, particulièrement concernée.
« Il y a tout juste un an, je me trouvais à Paris, à la tête de la délégation Reko Tika, afin de rencontrer le Président de la République », a rappelé le président du Pays. Ce fut l’occasion d’échanger sur les conséquences des essais nucléaires en Polynésie française. « Cette rencontre de haut niveau répondait à notre désir de vérité sur le fait nucléaire, notre volonté réaffirmée d’une grande transparence de la part de l’État pour l’ouverture des archives, et enfin, notre volonté maintes fois exprimée d’une plus large prise en compte des conséquences des essais nucléaires », a-t-il poursuivi.
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Pou rappel, la table ronde organisée à Paris le 1er juillet 2021, avec la délégation Reko Tika, traduisait une volonté de changement : changement de paradigme, changement dans l’esprit de communication et de dialogue. La délégation Reko Tika avait porté la voix commune des Polynésiens en formulant diverses mesures qui répondent largement aux doléances portées par la délégation Reko Tika, à savoir : le volet archives et mémoires, avec le processus de large déclassification des archives sur le nucléaire en Polynésie, le volet sanitaire, l’indemnisation des victimes, et enfin, le volet des effets et impacts sur l’environnement, la société et l’économie du Fenua.
« Nous ne pourrons avancer et progresser que dans la justice et la vérité. Tel est l’esprit de Reko Tika, et telle est la volonté qui m’anime »
Edouard Fritch, président de la Polynésie française
Pour ce faire, le Président Emmanuel Macron avait apporté des éléments de réponses, lors de sa visite en Polynésie française, à Tahiti, en juillet 2021. Par ces diverses interventions, l’État reconnaît et assume son travail de dépollution des zones ciblées. Ce sujet de nettoyage des anciens sites du CEP sur l’archipel des Gambier a également fait l’objet d’échanges détaillés avec les élus ce samedi à Mangareva. Les autorités ont rappelé, à cet effet, que les engagements du Président de la République, relatifs à la déconstruction des anciens sites du CEP, ont été totalement mis en œuvre et achevés sur cet archipel, notamment ici, à Mangareva, mais aussi dans les atolls voisins, Tureia et Hao. Pour autant, des zones d’ombres persistent, malgré les déclarations faites. « Le chemin qui reste à faire est encore long, mais je suis convaincu que les hauts responsables de la République, prendront en considération le volet délicat de la prise en charge des frais médicaux qui ont été payés par la CPS au profit des travailleurs exposés » a déclaré Edouard Fritch.
Enfin, pour conclure son discours, le président a précisé l’esprit qui anime sa démarche sur ce délicat dossier : « Nous ne pourrons avancer et progresser que dans la justice et la vérité. Tel est l’esprit de Reko Tika, et telle est la volonté qui m’anime ».