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TNTV : Le confinement est plutôt bien respecté à Mahina. En même temps, des activités continuent aussi, comme la pêche aux Ature.
Damas Teuira, maire de Mahina : « Effectivement, depuis l’annonce de l’ouverture du PC de crise concernant la lutte contre le Covid-19, nous avons été une commune assez pro-active à ce niveau-là. Donc on a pris les mesures de confinement, on a lancé l’information, on a fait des formations notamment au niveau du personnel, donc toute l’information est passée. Aujourd’hui, force est de constater que cette activité a quand même eu des répercussions sur des petites économies au niveau de la commune de Mahina, et notamment le secteur de la pêche. C’est la raison pour laquelle j’ai autorisé les pêcheurs professionnels à pêcher le Ature, parce que c’est la saison. »
Comment gérez-vous à Mahina la crise face aux matahiapo qui sont les premières victimes potentielles du Covid-19 ?
« Nous avons pris ce problème à bras-le-corps puisqu’on sait très bien que les plus vulnérables sont nos matahiapo et le personnel qui est ‘handicapé’. Nous avons décidé d’un recensement au niveau des quartiers prioritaires de Mahina. On a touché à peu près 250 matahiapo. Sur le simple constat qu’à l’intérieur du PC de crise, nous avons défini une zone de confinement. S’il fallait atteindre l’évacuation de personnes qui ont été atteintes par le Covid-19, nous avons réfléchi à une zone de confinement sur les hauteurs : c’est le lycée professionnel de Atima qui a été choisi. Aujourd’hui, d’autres solutions ont été proposées par le Pays, et tant mieux pour nous. »
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Vous distribuez 600 repas par jour, cela concerne 200 familles. La commune consacre une somme importante à ces repas soit environ 7,5 millions de Fcfp. Est-ce que c’est suffisant ?
« Ce n’est jamais suffisant. Aujourd’hui, Mahina ne peut malheureusement pas nourrir toutes les personnes qui subissent de plein fouet la crise du Covid-19. Nous avons dénombré 200 familles, c’est énorme et peu à la fois. Nous avons mis en avant le personnel communal. Je tiens à remercier toute la volonté et l’engouement qui ont animé le personnel de la commune de Mahina, accompagnés des donateurs. Puisqu’on a quand même eu des donateurs qui nous ont accompagnés au niveau des denrées alimentaires… et je tiens vraiment à remercier ce personnel-là. C’est 600 personnes qui sont touchées à l’heure actuelle, donc nous confectionnons 600 repas par jour, et ça pèse quand même dans le budget de la commune de Mahina. Mais bon, aujourd’hui, nous avons eu l’assurance que nous serons accompagnés financièrement par le Pays et l’État. »