Difficulté d’accéder à un logement, insuffisance de l’offre par rapport à la demande ou encore hausse des coûts des matériaux de construction : c’est à partir de ces constats que les élus de l’APF ont lancé une commission d’enquête en juillet 2024. Son rapport, avec 31 recommandations, a été présenté à l’assemblée jeudi dernier.
L’état des lieux est sans surprise : 57,6 % des terres privées en Polynésie française sont en indivision, leur exploitation ou vente est difficile, ce qui limite l’offre de terrains constructibles. Dans le parc de logements actuel, plus de 25% des logements urbains sont jugés indignes.
Les loyers, eux, explosent : à Papeete, une maison F3 coûte en moyenne 243 000 francs par mois, bien au-dessus des revenus de nombreux ménages. Un logement similaire à Papara avoisine les 162 000 francs. La commission d’enquête insiste donc sur la nécessité de développer les zones rurales, pour désenclaver les zones urbaines et réduire la pression immobilière.
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En parallèle, l’essor des meublés touristiques comme les Airbnb appauvrit l’offre de logements disponibles à la location longue durée.
Enfin, la construction de logement abordables est également freinée par les coûts des matériaux de construction, en hausse de 26% depuis 2020.
Face à ces difficultés, la commission propose des mesures. D’abord, réguler le marché locatif en plafonnant les loyers dans certaines zones et en encadrant la location touristique. Ensuite, simplifier les démarches administratives pour l’accès aux aides au logement, mais aussi encourager la rénovation des logements vacants. Les élus proposent aussi de renforcer la production locale de matériaux de construction pour réduire la dépendance aux importations et maîtriser les coûts.
Selon les élus, les 31 recommandations du rapport de la commission d’enquête pourraient permettre de faciliter l’accès à un logement décent et abordable. Un rapport qui sera prochainement consultable.