Condamné à 4,5 milliards Fcfp pour dépolluer un terrain

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Publié le 02/10/2016 à 16:11 - Mise à jour le 02/10/2016 à 16:11

Claude Serra, ingénieur en charge des installations classées à la DIREN (Direction de l’Environnement de Polynésie Française précise. « Ce ne n’est pas une amende, c’est une condamnation à une remise en état des lieux. » Poursuivant, « Une fois qu’une pollution a été commise, il faut remettre en état les lieux. Elle a été constatée, évaluée, quantifiée et un bureau d’étude a estimé qu’il fallait tant d’argent (4,58 milliards de Fcfp) pour la remise en état. »  

William Salmon avait déjà été condamné au pénal en février dernier à une peine de 18 mois de prison dont 6 avec sursis pour avoir exploité cette décharge à ciel ouvert sans autorisation.

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Que reproche-t-on exactement à William Salmon propriétaire du terrain transformé en décharge sauvage. « On lui reproche d’avoir durant des années, exploité une décharge sans autorisation. Il  y a enfoui toutes sortes de déchets sur ses terrains ». Selon la DIREN, il y a environ 10 000 m3 de terre polluée qu’il faut sortir, nettoyer et réhabiliter. Parmi les polluants, ferrailles, déchets ménagers, huiles de vidange contenant énormément de toxiques, ou des batteries contenant du plomb.

Pour Claude Serra, « il y a des industriels peu scrupuleux qui utilisent des moyens détournés pour économiser quelques sous.. Ce n’est pas un bon calcul, car un de ces jours cela leur retombera dessus et cela leur coûtera beaucoup plus cher. »

Difficile d’imaginer un seul instant que l’homme incriminé va débourser 4,58 milliards de Fcfp pour la remise en état des zones polluées. Concrètement, « Il y aura sans doute des injonctions, des saisies. La puissance publique fera tout ce qu’elle peut pour faire remettre en état ces lieux » précise Claude Serra.

Le  traitement des déchets dangereux coûte très cher, et à cet endroit là, il y a des fûts de vidange enterrés qui ont rouillé et pollué la zone sableuse dans laquelle ils ont été enfouis. « Il faut sortir tous les déchets, et dépolluer la terre. Et ca, ca coûte très cher. Très très cher… »

Joint par téléphone, William Salmon a tenu à remettre les pendules à l’heure. La commune de Moorea mais aussi le Pays et certains propriétaires de bateau lui auraient proposé de stocker des carcasses de voitures et autres déchets à l’époque en attendant une meilleure solution.

« Au niveau de la justice, je prend mes responsabilités. Mais il y a la commune et  le territoire (…). La commune m’a demandé un service pendant 5 ou 6 mois, de stocker des carcasses de voitures sur mon terrain. Trois ans plus tard les carcasses étaient toujours là…. »

Concernant les fût d’huile de vidange, il se défend et renvoie la balle « Je n’y suis pour rien, ils ont profité de l’occasion pour stocker des fûts…(…) Pour William, les produits stockés sur son terrain devaient être récupérés par les sociétés qui les ont déposés, par la commune et par le Territoire. « C’est à eux d’être conscients et de prendre leurs responsabilités. »

Bien qu’il ait été sommé plusieurs fois de retirer les déchets sur son terrain, il n’en démord pas. « Ce n’est pas à moi à retirer tout ça. » Pour l’heure William Salmon s’en remet à son avocat pour la suite de cette affaire. Mais il n’est pas le seul dans cette situation. Un charbonnier de Mahaena a aussi été condamné à payer 275 millions de francs pour pollution sur un site qui appartient au territoire.

C’est la première fois en Polynésie que l’on voit ce genre de délit poursuivi de cette manière en civil, « C’est le premier, mais ce ne sera pas le dernier », prévient la DIREN. A bon entendeur….
 

Rédaction Web avec Brandy Tevero et Tauhiti Tauniua Mu San.

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