Après s’être penchés sur les enjeux numériques relatifs à l’arrivée du câble Natitua Sud dans les Australes, les tavana réunis à Tubuai pour le 33e congrès des communes se sont intéressés à la démographie dans leurs îles. Les édiles tentent de limiter la migration des populations des îles vers Tahiti, en réfléchissant aux solutions pour permettre le retour effectif de leurs administrés souhaitant rentrer.
« Évidemment, ce qui est ressorti des ateliers, c’est qu’il faut qu’ils trouvent un cadre de vie agréable, qu’ils trouvent de l’emploi, rappelle Tepuaraurii Teriitahi, qui a sorti sa casquette d’élue formatrice pour l’occasion. Au niveau de la santé également, par rapport aux accouchements… il y a toutes ces problématiques-là qui sont ressorties » .
La forte migration vers Tahiti date de la mise en place, dans les années 60, du CEP, et s’est accentuée au fil des années. Les tentatives des gouvernements passés d’inciter les populations à rester dans leurs archipels sont restées vaines et mettent en lumière une nouvelle problématique : la chute du taux de natalité dans tous les archipels.
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À Ua Pou, le tavana Joseph Kaiha l’observe par les fermetures de classes, « de plus en plus nombreuses » . La chute du taux de natalité engendre également une diminution des aides financières aux communes, comme à Rurutu. « J’ai eu une baisse, au dernier ressourcement, de 300 habitants et ça a fait une sacrée répercussion sur les dotations du FIP, le fonds intercommunal de péréquation, soupire le tavana Frédéric Riveta. Ça craint pour les années à venir » .
Pour le moment, les communes des îles éloignées de Tahiti ont peu de marge de manœuvre. Certaines sont regroupées en communautés de communes ou en syndicats.