Pas de résolution pour clore ce 28ème congrès des communes, contrairement à l’an passé. Après quatre jours d’introspection, les maires ont établi leur feuille de route jusqu’à 2020. Trois constats majeurs s’imposent : pour remplir leurs objectifs respectifs, les tavana ont besoin d’outils législatifs plus adaptés à leurs réalités, ils doivent parvenir à assurer le financement des missions qui leurs sont dévolues et définir les moyens de leur développement. « Il y a sans doute des évolutions législatives à prévoir, pour l’intercommunalité notamment, où je considère qu’en effet, le CGCT est peu adapté aux singularités de la Polynésie française », concède le Haut-commissaire, René Bidal. « Pour autant, il faut maintenir la cohésion du Pays, et éviter que chaque maire voie les possibilités qui existent à la seule échelle de sa commune. L’un des intérêts de ces congrès annuels est de leur faire partager les difficultés qui dépassent leur communes, et que l’on rencontre à l’échelle du Pays. Les maires, je les rencontre très souvent sur leurs problématiques. Je crois qu’il y a une grande attente de connaissance, de pédagogie, d’échanges d’informations… Il y a également, de la part du président du Pays comme de moi-même la volonté de faire savoir les difficultés, les réussites et les enjeux qui se situent non pas uniquement dans leurs communes respectives, mais au niveau du Pays… de manière à ce qu’il n’y ait pas de fantasme particulier sur ce que pourrait être une intercommunalité, une compétence générale attribuée aux communes, une fiscalité locale… Non, il faut aussi préserver la cohésion polynésienne, et la solidarité à l’intérieur des archipels. Le Pays en sera plus fort si cette cohérence à l’échelle du Pays demeure. Pour autant, il faut échanger avec les maires, expliquer les choses, pour connaître les besoins, et éventuellement adapter les politiques publiques », indique René Bidal.
Louis Savoie, conférencier, rappelle que « des moyens importants sont alloués aux 48 communes du Pays, aussi bien par le Territoire au travers du FIP, que par l’État. On doit souligner le fait que l’endettement global des communes est très faible, la situation financière est saine. La fragilité se situe dans le fait que l’action communale est subordonnée à l’octroi de subventions… d’où la réflexion de mettre en capacité ces communes à atteindre une autonomie financière minimale ».
Comment? A chacun ses stratégies : « Il faut bien distinguer les contraintes de financement pour le budget ordinaire des communes, de ce qui se rapporte à des missions introduite par le code des collectivités territoriales. L’eau potable, le traitement des eaux usées et des déchets, qui doivent être logés dans des budgets annexes avec l’obligation d’équilibre de ces dépenses par la perception de redevances. Le troisième volet, c’est la recherche de financements pour des opérations lourdes qui puissent porter le développement de telle ou telle commune.
Les communes se débrouillent assez bien pour se mettre en conformité, quitte à rechercher des solutions alternatives qui allègent le coût. Dans les îles éloignées, on cherche des procédés pour que l’accès à l’eau potable soit garanti, sans forcément une mise en réseau, mais des points d’accès à l’eau potable sont installés. Ce sont des innovations qui montrent qu’il y a beaucoup d’innovation, de créativité, et le souci de servir la population sans rentrer dans des projets forcément très onéreux », indique ce spécialiste de l’économie.
A Mahina, l’équipe municipale mise sur la commercialisation de son eau : » le grand projet que l’on a, c’est d’exploiter l’eau de la commune », explique le premier adjoint, Frédéric Fritch. « On a de l’eau à volonté, les communes avoisinantes en auront besoin à moyen terme, à nous de canaliser et de distribuer notre eau… »
Comment? A chacun ses stratégies : « Il faut bien distinguer les contraintes de financement pour le budget ordinaire des communes, de ce qui se rapporte à des missions introduite par le code des collectivités territoriales. L’eau potable, le traitement des eaux usées et des déchets, qui doivent être logés dans des budgets annexes avec l’obligation d’équilibre de ces dépenses par la perception de redevances. Le troisième volet, c’est la recherche de financements pour des opérations lourdes qui puissent porter le développement de telle ou telle commune.
Les communes se débrouillent assez bien pour se mettre en conformité, quitte à rechercher des solutions alternatives qui allègent le coût. Dans les îles éloignées, on cherche des procédés pour que l’accès à l’eau potable soit garanti, sans forcément une mise en réseau, mais des points d’accès à l’eau potable sont installés. Ce sont des innovations qui montrent qu’il y a beaucoup d’innovation, de créativité, et le souci de servir la population sans rentrer dans des projets forcément très onéreux », indique ce spécialiste de l’économie.
A Mahina, l’équipe municipale mise sur la commercialisation de son eau : » le grand projet que l’on a, c’est d’exploiter l’eau de la commune », explique le premier adjoint, Frédéric Fritch. « On a de l’eau à volonté, les communes avoisinantes en auront besoin à moyen terme, à nous de canaliser et de distribuer notre eau… »
Si tous les tavana semblent converger, celui de Faa’a, invité par le bureau du syndicat pour la promotion des communes, continue à affirmer sa différence : « Ce dont vous débattez, ça fait 40 ans que je l’entends », s’insurge Oscar Temaru! « Je ne suis pas venu pour vous écouter mais pour passer un moment avec vous! On m’a invité à déjeuner. Je ne suis venu que pour cela. On se répète, ça n’avance pas. Le statut d’autonomie date de 1977, et à cette époque là, comme l’a dit le Haut-commissaire, ce sont les représentants du Pays qui ont donné notre droit de souveraineté à l’État! Monsieur Macron c’est aujourd’hui le roi! C’est une monarchie la France! Et s’il y a un roi, ça veut dire que nous sommes des vassaux! Monsieur Urvoas a indiqué, à propos de la Nouvelle Calédonie, que la solution était un état fédéré. Ca fait 40 ans que je répète cela… »
L’année prochaine, le président du Syndicat pour la promotion des communes de Polynésie française formule le vœu de délocaliser le congrès des communes dans les archipels. Coût de l’opération : 15 à 20 millions de francs minimum.
Laure Philiber et Tauhiti Tauniua Mu San