C’est en 2004 que le premier service d’oncologie voit le jour en Polynésie. 18 ans après d’avancées technologiques fondamentales et d’une meilleure prise en charge grâce à des dépistages plus précoces, la Polynésie soigne de mieux en mieux le cancer. Une maladie qui frappe sans discrimination et qui peut parfois être évitée : « Environ un tiers des cancers sont liés à un mode de vie, à une exposition, à un facteur de risque évitable. Cela peut être le tabac, la consommation d’alcool, l’exposition solaire… » explique le docteur Pierre Gustin, chef de service oncologie-radiothérapie au CHPF.
Avec 40% d’obésité, les Polynésiens sont plus sensibles au risque de cancer. Après quelques années de tensions sur les effectifs d’oncologie, le CHPF a depuis le début de l’année réussit à pérenniser le service : « Depuis peu, on a une équipe qui est au complet avec des gens qui se projettent sur le long terme dans le pays. L’équipe est complète et compétente, elle a une expertise. Elle permet de prendre en charge l’ensemble des cancers sur le territoire ».
« Le cancer du poumon est le cancer qui tue le plus de gens dans le monde. C’est la première cause de mortalité avant l’âge de 70 ans. En France, il tue 40 000 personnes par an, c’est devant la plupart des autres cancers. C’est le premier chez les hommes, et le second chez les femmes derrière le cancer du sein, mais c’est en train de le rattraper. C’est un problème de santé publique majeur actuellement, dans le monde, en Europe, en France, en Océanie et en Polynésie. »
Professeur Julien Mazières
Ainsi renforcé, le service permet à ses patients une meilleure prise en charge avec des diagnostics et des thérapies plus précis. Un suivi médical certes lourd, mais qui a fait de grand progrès notamment sur la prise en charge de la douleur : « Il ne faut pas avoir peur des traitements du cancer. Effectivement, ce sont des traitements qui sont lourds et qui peuvent être impressionnants du fait de la technicité et de l’environnement clos. Maintenant, la plupart des cancers a un stade localisé sont curables ».
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Avec la création d’un institut du cancer sur le fenua d’ici 5 ans, la Polynésie ambitionne de se positionner en leader du traitement contre le cancer en Océanie. Une perspective qui pourrait intéresser certains pays voisins à l’instar des Tuvalu, aujourd’hui contraints d’envoyer ses malades en Indes.
Julien Mazières, pneumo-oncologue au CHU de Toulouse, spécialisé dans les cancers du poumons, invité du journal :
Invité spécialement pour le congrès aux côtés de deux autres professionnels de santé, Julien Mazières, pneumo-oncologue au CHU de Toulouse était l’invité du journal : « Même s’il y a des progrès thérapeutiques, le pronostic reste encore mauvais. L’idéal est de ne pas avoir de cancer, et s’il y en a un, c’est de se faire dépister, c’est-à-dire d’être en relation avec un médecin généraliste ou spécialiste qui va organiser des scanners de manière à dépister le cancer à un stade débutant, où le traitement qui est la chirurgie sera le plus efficace avec des grandes chances de guérison ».